Aeroplans - Transport aérienAlors que les signes de reprise du trafic aérien se font de plus en plus sentir, les compagnies régulières restent encore prudentes pour les mois à venir. Ainsi en Europe, Air France – KLM, Lufthansa ou British Airways ont toutes présenté des programmes pour l’été stables. Mais côté low costs, on veut toujours tirer un maximum parti de la fragilisation des activités régulières. Avec un modèle économique basé sur la productivité et la croissance, Ryanair, EasyJet ou encore Transavia doivent continuer leur ascension. Ainsi, nous pouvons observer deux types de stratégies pour ceux qui ne restent pas dans l’immobilisme. Nous aborderons ainsi les dernières questions de fusions et acquisitions en Europe, mais aussi l’appétit toujours grand des compagnies à bas prix.

 

 

Valse de fusions dans le ciel européen.

La croissance repart et ce n’est pas les deux géants du fret express qui nous diront le contraire. FedEx et UPS publient des résultats solides et se permettent à nouveau des prévisions optimistes. Indicateur fiable, l’activité fret confirme les premiers signes de la reprise dans le transport aérien. En attendant, on essaye de consolider ses activités après le passage de la crise et en attendant des jours meilleurs. Ainsi, les grandes compagnies régulières enchainent les fusions et acquisitions. C’est le cas d’Aegean Airlines et d’Olympic Air qui souhaiteraient fusionner. Les deux compagnies grecques n’attendent plus que le feu vert de l’Union Européenne puisqu’un accord a déjà était signé le 23 février.

Aeroplans - Transport aérien

La nouvelle compagnie devrait garder l’image de marque d’Olympic Air. Aegean Airlines devrait quant à elle disparaitre en temps que tel pour ne former plus qu’une compagnie sous l’égide d’un seul transporteur grec. La compagnie Olympic Air a été créée le 29 septembre 2009 après la faillite d’Olympic Airlines. Elle contrôlera près de 95% du trafic en Grèce après la fusion. Malgré la crise qui touche sévèrement le pays, elle s’offre aujourd’hui une consolidation grâce à cette fusion. La future compagnie sera détenue à parts égales entre les deux actionnaires principaux d’Aegean et d’Olympic : le groupe Vassilakis et la société d’investissements Marfin. La future Olympic Air pourra se vanter d’une flotte de soixante-quatre appareils : huit A319, vingt-sept A320, quatre A321, quatre Boeing 737-400, six Avro RJ100, dix Q400 et cinq Q100 de Bombardier. Elle devrait desservir 106 destinations si le programme de vol reste en l’état ce qui est loin d’être acquis. Enfin, on ne sait pas encore si la future Olympic Air bénéficiera du processus d’entrée enclenché par Aegean dans Star Alliance. Ce dernier devait aboutir en juin 2010.Aeroplans - BA A321

Plus au nord de l’Europe, British Airways annonce enfin que sa fusion avec Iberia devrait être signée le 25 mars. Celle qui pourrait s’appeler International Airlines Group serait alors la troisième compagnie aérienne mondiale en termes de chiffre d'affaires. Pour cela, elle devra encore recevoir l’aval des actionnaires et surtout de l’Union européenne. Une nouvelle qui tombe alors que la grève s’amorce chez British Airways. Un mouvement qualifié "d’injustifié et de déplorable" par le premier ministre britannique Gordon Brown. "Ce n'est pas le moment, cette grève est injustifiée, déplorable, elle ne devrait pas avoir lieu. Ce n'est ni dans l'intérêt de la compagnie, ni dans celui des salariés, et encore moins dans l'intérêt du pays", a-t-il déclaré sur la BBC Radio 4. Reste que le personnel navigant aura finalement mis ses menaces à exécution. Samedi un mouvement de trois jours a commencé. Il devrait être suivi d'une autre grève de quatre jours à partir du 27 mars.

 

Aeroplans - Embraer 190 BAC’est la première grève au sein de cette compagnie en 13 ans. Pour ces trois jours, environ 1 100 des 1 950 vols prévus ont dû être annulés. Le conflit porte notamment sur la décision de la compagnie de supprimer un poste de personnel de cabine sur quinze sur les vols long-courriers, et sur les revendications salariales des employés. Ces mouvements sont organisés par le principal syndicat de la compagnie, Unite qui représente 12 000 membres. Les syndicalistes se félicitaient samedi d’un fort taux de participation même si la direction de BA avait menacé les grévistes de leur supprimer un certain nombre d'avantages acquis. Vous l’aurez compris, le mouvement est dur, mais bien préparé par la compagnie qui a su mobiliser des volontaires pour assurer un maximum de vols. Ce mouvement est embarrassant pour le gouvernement travailliste puisque Unite est le plus gros contributeur financier du Labour.

Autrement, l’Embraer 190 est entré au service de BA CityFlyer le 12 mars dernier.

Grandir pour survivre.Aeroplans - Michael O'Leary

Du côté des compagnies low-costs, la crise aura démontré la solidité des modèles économiques de celles encore en activité. Une situation qui déplait fortement aux grands transporteurs qui auraient bien voulu croire à un grand coup de balai. L’exemple même est celui d’Air France qui vient de déposer une plainte contre sa rivale Ryanair qu’elle accuse de percevoir 660 millions d’euros d’aides illégales en Europe, dont 35 millions en France. Une concurrence déloyale dont avait déjà été accusée Air France dans le passé. Mais alors que l’élève va dépasser le maitre en devenant cette année le premier transporteur européen, les compagnies régulières ne savent plus qu’en faire.

Il faut dire que la compagnie propose des prix impossibles et ouvre de nouvelles destinations tous les mois. Mais le succès de ses activités serait soutenu par les aéroports desservis par la compagnie irlandaise. Aeroplans - A380 AFEn effet, pour dynamiser leur trafic aérien et capter les retombées économiques sous-jacentes, ces aéroports participeraient en France à hauteur de 9 à 32 euros par passager embarqué aux coûts de Ryanair. Pour Air France, ce serait le prix à payer pour recevoir Ryanair dans sa ville. Mais au-delà de l’éthique, ces arrangements sont tout simplement illégaux. Et c’est à quoi souhaite remédier la compagnie française par cette action en justice. Pour Air France, il s’agit aussi de combler le déficit culturel qui se créée entre ses passagers et elle-même : "La compagnie irlandaise passe pour le mousquetaire qui vient proposer des prix imbattables face aux compagnies nationales et mettre fin à des tarifs anormalement élevés" annonce-t-on chez le transporteur français. Ceci avant de rajouter : "Dans les faits, Ryanair vole avec l'argent du contribuable européen." Vous voilà prévenu.

L’occasion pour nous de terminer cet article avec Transavia, la filiale low-cost du groupe Air France KLM. Après une année stable, la filiale française de Aeroplans - TransaviaTransavia souhaite renouer avec la croissance. Pour cela, la compagnie annonce une augmentation de 30% de ses activités, mais aussi une diversification de ces dernières. Ainsi, les premiers vols de la compagnie au départ de province auront lieux. Un nouveau B737-800 fraichement débarqué de Transavia Holland sera basé à Nantes. L’aéroport de Lyon sera la seconde base de ce nouveau schéma de développement provincial alors qu’une base à Nice dans la continuité du plan "Mimosa" d’Air France semble être abandonnée. En tout, Transavia France doit recevoir deux Boeing 737-800 supplémentaires cette année. Grâce à cela, la compagnie pourra desservir 26 destinations d’ici cet été. Enfin, le transporteur français innove en créant la première liaison low-cost au Portugal. En effet, ses vols en provenance de Paris et Nantes desservent Porto, mais continuent ensuite leur route vers Funchal sur l’île de Madère. La compagnie annonce que les ventes sont au rendez-vous.

Michael Colaone.

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