Aeroplans - Mirage F1A l’époque de l’ancien régime, l’Irak possédait 90 avions de combat de type Mirage F1. Grâce à une relation forte avec la France, Bagdad avait alors acheté en 1985 vingt-quatre appareils supplémentaires pour faire face à un contexte régional risqué, avec notamment la montée en puissance de l’Iran. Conscients de ces difficultés, les Français avaient alors demandé à être payés en avance. La somme de 651M€ était alors transférée.

Or, suite à l’opération irakienne au Koweït et à l’embargo qui en résulta ces avions n’ont jamais été livrés.

 

Aeroplans - Mirage F1

Aujourd’hui, les Irakiens demandent logiquement que ces appareils leur soit restitués. Ali al Dabbagh, porte-parole du gouvernement, a qualifié de positives les négociations avec Dassault et le Ministère français de la Défense. Il espère boucler le dossier cette année. Dans le camp français, il est logique que l’on coopère avec Bagdad. Ceci d’autant plus que le régime s’est déjà montré intéressé par l’achat de nouveau Mirage F1. Plus particulièrement, c’est l’acquisition des Mirage F1CT progressivement retirés du service par l’armée de l’Air française qui seraient concernés. L’opération avoisinerait le même montant que celui réclamé par les autorités irakiennes.

Ainsi, dans l’hypothèse où Paris et Bagdad tombaient d’accord, ce serait une opération blanche pour les deux pays en terme de valeur ajoutée. Cependant, les efforts consentis rapprocheraient de nouveau très sérieusement les deux nations. Reste que l’Irak ne s’est pas encore officiellement engagé à acheter ces nouveaux appareils. Les Etats-Unis proposent de donner des F-16 mais les Irakiens ne sont pas dupes au point de les accepter avec des coûts de maintenance astronomiques. Les Russes auraient également fait choux blanc.

Aeroplans - Mirage F1Le marché irakien, est comme nous le disions dans notre article précédent, très important. Outre les besoins opérationnels des armées, Bagdad souhaite maîtriser son espace aérien. Pour ce qui est de l’acquisition de systèmes sol-air, rien n’aurait encore été décidé malgré le fort lobbying américain. Il en va de même pour la fourniture de radars à longue portée. Si nous parlions précédemment du contrat d’Eurocopter pour des EC635, Bagdad envisage aussi d’acquérir plusieurs dizaines de machines supplémentaires pour le transport et les missions navales. On parle également d’augmenter son parc d’hélicoptères légers de reconnaissance armée. De bonnes nouvelles pour les industriels français et plus largement européens.

Michael Colaone.

Pour plus de contexte, lisez aussi : La France de nouveau bien placée pour équiper l'armée irakienne.