P1040220Reportage – En Afrique ? Mais qu’est-ce que vous allez faire en Afrique ? La réponse est simple, nous allons observer l’un des marchés les plus prometteurs pour l’avenir. L’image d’une Afrique qui se bat à l’aide d’instruments rudimentaire a la vie dure et, évidemment, c’est toujours le cas dans certains pays de ce continent. Reste qu'un nombre croissant de pays africains sont aujourd’hui en mesure de développer des programmes d’armement de plus en plus ambitieux et d’acheter du matériel occidental parfois hors de prix. Petit tour d’horizon grâce à notre passage en Afrique du Sud lors du salon Africa Aerospace and Defense (AAD) 2012.

L’Afrique du Sud a une histoire passionnante. Que ce soit de la façon dont elle se développe pour devenir aujourd’hui le S des BRICS. Ou alors de part son historique dans l’industrie de la défense, ce pays mérite un livre à lui tout seul (heureusement, il y en a déjà). Pour ce qui est de cet article, nous reviendrons sur les matériels exposés ainsi que la brillante stratégie « non alignée » de l’Afrique du Sud.

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Survivre puis se développer.

Suite à l’embargo, l’Afrique du Sud a développé sur fonds propres une industrie de défense et de sécurité qui n’a rien à envier aux pays occidentaux. Les industriels sud-africains ont le grand mérite de savoir tout faire, tout seuls. Est-ce que cette phrase est exagérée ? Oui un peu car, évidemment, on ne verra pas un Rafale sud africain voler tout de suite. Cependant, les industriels ont un réel savoir-faire sur des technologies clés comme les radars ou encore les véhicules de combat.

En Afrique, l’Afrique du Sud est la grande référence pour ce qui est de l’aéronautique militaire. Nous avons d’ailleurs rencontré quelques militaires étrangers lors du salon. Nous nous ferons notamment l’écho d’une conversation avec un soldat congolais qui assure que le pays est ouvert aux échanges avec les autres pays africains. Le savoir faire local, assure-t-il, surpasse tout simplement tout ce qui peut-être vu ailleurs. Pour lui comme pour d’autres, la seule nation capable de rivaliser, notamment en termes d’entraînement des troupes, serait l’Angola. Le pays a d’ailleurs dépêché le plus gros avion présent sur le salon en dehors du C-17, un B777 de la compagnie nationale.

Reste maintenant à se développer vers les marchés export. L’embargo étant désormais terminé, l’Afrique du Sud souhaite vendre son savoir-faire à l’étranger. Il faut dire que le marché intérieur est assez fluctuant avec des années fastes et d’autres, disons plus calmes. Le pays fait logiquement le choix de tisser des partenariats avec les autres pays des BRICS ou encore des pays non alignés, comme on les appelle. Une stratégie intéressante bien que le pays n’ait pas franchement le choix. Rentrer comme fournisseur chez un pays de l’OTAN paraît légèrement surréaliste sur le court terme. Encore va-t-il falloir convaincre, mais les premiers résultats sont déjà là avec des clients assez divers et notamment des pays du Golfe Persique connus pour leurs budgets de défense attirants.

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Un savoir-faire certain

A première vue quand on parle de l’Afrique au premier venu, on aura sûrement à faire à la plus grande surprise quand on exposera des projets comme la réalisation du premier avion africain ou les vols de drones de bon niveau. Et pourtant, Paramount (pas la société de production cinématographique qui produit Mission Impossible) présente fièrement et on comprend pourquoi ce qui pourrait devenir dans quelques mois le premier avion 100% fabriqué en Afrique. Le principal pays participant étant l’Afrique du Sud, l’avion présente des performances tout à fait convenables, surtout compte tenu des besoins locaux. En effet, les forces de ces pays n’ont pas les moyens d’entretenir une flotte d’avions hors de prix comme des Rafale. Que ce soit pour des missions de contre-insurrection, de frappes légères ou encore de surveillance aux frontières ou des ressources naturelles, un avion léger fait théoriquement l’affaire. Cela nous fait penser au projet français de Skylander, dont on est un peu sans nouvelles d’ailleurs.

On aime ainsi l’audace sud africaine de venir sur le marché avec un premier appareil qui aura sûrement son petit effet sur l’industrie locale comme sur les performances des forces qui s’en doteront. Bonne chance !

Question audace, un autre groupe sud africain nous aura fait rêver. Denel Dynamics est une entreprise que nous croyions jusqu’à présent assez fermée, peu encline à communiquer. La dernière fois que nous en parlions, il faut dire que le sujet était assez peu enclin à une communication ouverte autour du Skua et de l’Iran. Reste que nous avons eu le plaisir de faire un passage sur les capacités drones du fabriquant. Il propose d’ailleurs un nouveau drone appelé Hungwe. Le drone représente le dynamisme sud africain en la matière puisqu’il résulte du travail de jeunes ingénieurs, aujourd’hui proposé par une entreprise de renom. Reste également la gamme Seeker. Les produits évoluent de plus en plus vers des performances tout à fait honorables. Une fois encore, Denel a le mérite de maîtriser les technologies en interne. Des savoir-faires en termes de détection ou encore d’armement sont d’ailleurs réutilisés afin de faire évoluer les drones vers les plus hauts standards du marché.

We especially would like to thank the organization of this Africa Aerospace and Defense exhibition. It was a very good experience and we have been received with all the professionalism needed. We also thank all the people who have been helpful in collecting this information with special thanks to Denel Dynamics and Paramount. We are looking forward to see you all next time !

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