Aeroplans - Saab JAS-39 GripenAlors que les rumeurs voulaient qu’une décision sur la première tranche de 36 avions de combat soit prise au mois de mars, l’annonce se fait encore attendre. « La décision devrait être prise d'ici à fin mars. Elle sera politique et stratégique », avait confirmé le général Juniti Saito, chef d'Etat major de l'armée de l'air. Cependant, les indices se succèdent et continuent de donner le Rafale favori dans la course pour équiper la force aérienne brésilienne. L’appareil français est toujours en compétition avec le Gripen NG suédois et l’américain F/A-18 Super Hornet.

Aux dires du Ministre de la Défense, Nelson Jobim, « la compétition reste très ouverte, même si le Président Lula a fait part de sa préférence pour le Rafale ». Surtout depuis que Dassault Aviation aurait consenti à une baisse significative de ses prix. C’est avant tout pour les transferts de technologies que sont prêts à concéder les Français que le Rafale tient aussi bien la corde.

 

 

Le président Lula insistait encore récemment sur des « transferts stricts » auxquels devra se prêter le vainqueur de la compétition. Rappelons que le Brésil a déjà un accord stratégique de Défense avec la France qui comprend notamment l'assemblage sur place d'hélicoptères et de sous-marins. Cependant, les militaires ont clairement affiché leur préférence pour le Gripen NG. « C'est aux Brésiliens de décider ce qu'ils vont annoncer et quand ils le veulent », a-t-on souligné à l'Elysée.

Joute informationnelle du Gripen de Saab.

Le Rafale reste donc en tête. Surtout depuis les déclarations du ministre brésilien des Affaires stratégiques, Samuel Pinheiro Guimaraes, qui estime que l’acquisition du Rafale par le Brésil serait le point de départ d’une « belle aventure » pour le pays et son industrie de Défense. « Dans la mesure où certaines pièces seront produites au Brésil, le programme Rafale nous fait accomplir des progrès substantiels en matière scientifique, technologique et commerciale sans compter toutes les retombées en matière de sous-traitance », fait-il valoir. Mais chez Saab, on se refuse à laisser tomber et c’est une (ultime ?) tentative de séduction auprès de l’opinion publique et des militaires qui s’orchestre en vidéo :

Une opération à laquelle on est peu habitué dans l’univers feutré de la Défense. Et pourtant, Saab n’hésite pas à passer à l’offensive pour mettre en avant son chasseur. Même si le rafale est donné favori, le Gripen NG reste son principal concurrent puisque ayant la préférence des militaires brésiliens. Alors que la campagne présidentielle a débuté le mois dernier au Brésil, l’opinion publique est, là encore, une cible de choix. Comme c’est le cas en Suisse ou en Inde, Saab commence a passer maître dans la communication grand public pour s’assurer du soutient des civils et militaires gravitant autour de ce contrat.

Aeroplans - Rafale

Le Rafale toujours mieux implanté aux Emirats arabes unis.

En attendant, le Rafale continue de démontrer ses grandes capacités d’utilisation. A titre d’exemple, trois Rafale du 1/7 Provence sont attendus sur la nouvelle base d’Al-Dahfra. Ils sont pressentis pour l’été de cette année mais sans certitude. Trois appareils qui seront ensuite épaulés par trois autres courant 2011.

D’une part, la France continue d’affirmer sa présence dans une zone sensible. La coopération militaire et technique entre la France et les Emirats arabes unis continue son chemin. Ce nouveau déploiement sera aussi l’occasion pour les équipages de s’entraîner au-delà des restrictions en vigueur en France. Ce sera aussi une première si le Rafale décrochait le contrat émirien. En effet, les Emiriens pourraient former sur place et donc plus rapidement leurs pilotes avant même la livraison de leurs premiers appareils. Une première pour une aide à l’exportation.

Le F/A-18 continue de se vendre.Aeroplans - RAAF F/A-18

Ce 26 mars 2010, cinq premiers F/A-18 Super Hornet ont effectué leur premier long vol en direction de l’Australie et en provenance de la base de Lemoore en Californie. Une traversée de l’océan Pacifique qui aura nécessité des ravitaillements en vol et des escales à Hawaï et en Nouvelle Zélande.

Cette livraison, la première d’une série de 24 appareils, se fait au profit de la base d’Amberley, dans le Queensland. Les F/A-18F doivent remplacer les F-111 actuellement en service qui doivent être retirés d’ici la fin de l’année, après trente-sept ans d’activité. Cette livraison s’inscrit dans le désir de l’Australie de continuer à dominer les cieux dans la région. C'est aussi un moyen de patienter avant les acquisitions prochaines de F-35 Lightning II.

Cette commande avait était remise en cause en 2008 par le gouvernement australien soupçonnant des irrégularités dans le processus de sélection comme dans la nécessité de se doter de ces appareils de transition. Finalement, ces F/A-18F vont faire la fierté de la RAAF.

Michael Colaone.

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