Aeroplans - Milipol 2011Analyse – Comme tous les ans en alternance avec Doha, Paris accueillait la salon Milipol, dédié à la sécurité. A cette occasion, nous avons pu nous joindre au 888 exposants issus de 47 pays présents lors de la manifestation. L'occasion de voir apparaître de nouvelles tendances comme celle des drones hélicoptères de toutes tailles ou des engins quadrirotor à décollage vertical de plus petite taille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand les drones hélicoptères prennent la mer.

Depuis quelques années, nous avons observé à travers le monde la montée en puissance de nouveaux types de drones, les VTOL. Ces drones hélicoptères se veulent une alternative aux drones à voilure fixe pour des missions variées, mais principalement tournées vers le monde maritime. A bord de navires ou basés à terre, ces drones peuvent servir de jumelles déportées pour le commandement d'un navire. La démarche est logique et se veut répondre à la fois à des impératifs économiques, puisqu'un drone coûte moins cher à l'heure de vol qu'un hélicoptère, mais aussi à des besoins de renseignement au sens large accrus.

En France, deux acteurs semblent tirer leur épingle du jeu avec des programmes de démonstration. Schiebel tout d’abord, une entreprise venue d'Autriche et spécialisée dans la conception d'outils de détection, notamment pour les mines. A première vue aucun rapport avec les engins volants. Ensuite, Boeing avec son Little Bird, une version "dronisée" de son fameux hélicoptère MD-530F. Il participe en en France et au Royaume Uni à deux programmes de démonstration.

En Europe les industriels s'activent pour contrer cette concurrence déjà bien installée. Schiebel revendique la vente de près de 200 drones Camcopter dans 10 pays différents. Dans le domaine des systèmes de drones navals, Cassidian développe un démonstrateur VTOL permettant de disposer, par étapes, des fonctions système les plus importantes pour les missions de surveillance maritime. L'engin était présent lors du dernier salon du Bourget. En Suède, Saab - aujourd'hui pleinement tourné vers les marchés de la Défense et de la sécurité - propose sa gamme Skeldar. Fournie de trois tailles différentes, Saab cherche à s'imposer sur ce créneau en pleine croissance mais, pour l'instant, c'est le calme plat.

Aeroplans - Saab Skeldar

Les acteurs de la sécurité et les drones hélicoptères de plus petite taille.

Comme il nous l'a été répété lors du salon, acheter un drone comme le Camcopter est un doux rêve pour les acteurs de la sécurité. Pour des questions d'argent, évidement, mais aussi pour des questions de logistique. Reste que des besoins d'observation demeurent, et certains petits acteurs du monde des "dronistes" tentent une percée de plus en plus visible.

Concevoir un drone basique n'est sur le papier pas bien compliqué. En faire un système complexe en est une autre et engendre des coûts importants. Des PME françaises et étrangères désireuses de se lancer dans la bataille ont pourtant trouvé la solution : des drones quadrirotors de petite taille pour des applications ciblées, moins contraignantes que celles demandées par les militaires.

Fly-N-Sense est de ces entreprises françaises bercées pas la culture de l'innovation et qui proposent aujourd'hui une large gamme de solutions. Fournie d'une gamme de mini-drones nommés Seeker, Scancopter ou encore Projet 360, l'entreprise fournit des services à un nombre grandissant d'acteurs privés et publics. Un exemple fut cité pour la fourniture de services pour l'inspection de grands ouvrages, type ponts ou centrales électriques. La société baignant dans ce "cluster" dédié aux drones et basée à Bordeaux fait preuve d'un dynamisme stimulant pour une industrie qui cherche de nouveaux points de repères. En bref, on aime.

Reste que le marché est assez inhabituel pour les habitués du monde de la Défense (ne serait-ce que parce qu'il s'agit du marché de la sécurité). Une multitude de petits acteurs sortis de nulle part viennent eux aussi proposer des solutions que l'on pourra quelquefois qualifier d'originales. Nombre d'entre eux sont des entreprises asiatiques, dont les membres ne parlent pas toujours l'Anglais, et proposent des solutions sans trop d'explications. Quel avenir peuvent alors avoir ces petits acteurs dans un univers aussi exigeant ? La question reste ouverte.