Hot Bird 10

La plus grosse charge utile qu'Ariane 5 mettra en orbite demain soir est le satellite Hot Bird 10, qui remplacera Hot Bird 6. On se souvient qu'en 2002, ce satellite avait fait débat alors qu'il avait été confié non pas à Ariane, mais au vol inaugural de l'un de ses concurrents les plus menaçants : Atlas V.

Aeroplans - Hotbird

Il s'agit du troisième et dernier d'une série de trois appareils. Hot Bird 8 avait été mis en orbite par Proton en 2006, et Hot Bird 9 était sur le précédent vol d'Ariane (V186). Ces trois Hot Bird ont été construits par Astrium sur la base d'une plate-forme Eurostar 3000.

NSS-9

Aeroplans - nss-9__1Sous la structure SYLDA5 se trouve le satellite NSS-9, de la Société Européenne des Satellites (SES), et plus précisément de sa filiale SES New Skies, qui couvre toutes les zones du monde excepté l'Europe et l'Amérique du Nord. Fabriqué par Orbital avec une plate-forme Star-2, il remplacera NSS-5, qui avait été lancé en 1997 par la centième Ariane (V100).

Il devait à l'origine être lancé sur le Vol 186, mais il avait été débarqué suite au différent qui avait opposé la SES et Arianespace concernant le lancement d'Astra-1M, qui a finalement volé sur Proton. Or, une situation similaire semble se profiler avec le satellite NSS-12.

Comme Astra-1M un an plus tôt, il apparaît actuellement à la fois sur le planning d'Arianespace et d'ILS. Il semble donc que la SES, une fois de plus, fait pression sur les deux opérateurs principaux de lancement jusqu'à ce que l'un des deux cède et baisse ses prix.

SPIRALE Aeroplans - intégration

Le Système Préparatoire InfraRouge pour l'ALErte est un programme extrêmement avancé d'un point de vue technologique visant à doter la France d'une base de données infrarouge. Les deux satellites ont été réalisés par Astrium pour le compte de la DGA. Ils sont montés sur une plate-forme ASAP5, directement sur la case à équipements d'Ariane 5 (VEB).

A l'heure actuelle, seuls les Etats-Unis et la Russie maîtrisent la technologie de ce qu'on appelle l'alerte avancée, à savoir la détection de missiles balistiques. Le principal obstacle à la réalisation d'un tel système est la diversité de la surface de la Terre, qui rend difficile la détection.

Par exemple, il est facile de détecter un missile qui serait lancé du pôle nord, car sa traînée se distinguerait bien de la glace froide. Mais il est beaucoup moins aisé de distinguer un missile lancé, par exemple, depuis le Sahara. Et encore, si tous les missiles décollaient du Sahara, on n'aurait qu'à étalonner correctement les détecteurs.

Mais l'un des principaux problèmes du monde à l'heure actuelle est justement que des missiles peuvent être tirés de n'importe où, n'importe quand ! Il est donc nécessaire d'établir une sorte de carte infrarouge de la Terre, afin de pouvoir étalonner les détecteurs des satellites au cas par cas, suivant la zone qu'ils survolent.

L'objectif des satellites SPIRALE est précisément de réaliser une telle carte. Elle constituera le premier pas vers un système complet et opérationnel d'alerte avancée. Mais beaucoup pointent déjà du doigt le manque de volonté politique qui, conjugué à une légitime rigueur budgétaire, risque fort de réduire les ambitions de la DGA.