Depuis la fin de l’année dernière, nous savons par voix officielle que la Chine se propose d’aider la Bolivie à acquérir son premier satellite de télécommunications. A première vue, la nouvelle a de quoi étonner puisque la Bolivie reste encore un des pays les plus pauvres d’Amérique du sud. D’ailleurs, force est de constater que l’opposition politique du pays s’insurge de cette future dépense estimée à 300 millions de dollars.
Or, le président bolivien Evo Morales continue de justifier son choix. Le satellite pourrait effectivement permettre au pays de se développer plus vite qu’il ne le fait actuellement. Un argument qui laisse d'abord perplexe, mais pas quand on regarde qui se propose aujourd’hui d’aider la Bolivie. C’est effectivement en marge de la dernière grande assemblée des Nations Unis à New York que Hu Jintao, le président chinois, s’est engagé à aider son homologue bolivien. Ainsi, le satellite devrait être construit puis mis en service grâce à cette nouvelle puissance spatiale qu’est la Chine.
On parle souvent de la prédominance des Etats-Unis dans l’Espace. Rumeurs, vérités et films hollywoodiens mettent en effet bien en valeur une nation qui a toujours fait de l’espace une de ses priorités scientifiques et militaires.
Ce dont on parle moins, c’est la manière dont la France a depuis longtemps joué cette même carte pour devenir aujourd’hui un acteur de tout premier plan. Avec la mise en service d’Helios 2B en cette fin d’année 2009, les succès français en matière d’imagerie militaire peuvent occuper le devant de la scène. Rejoignant en orbite ses frères Helios 2A et Helios 1A, cette Rolls-Royce des satellites confirme que la France dispose aujourd’hui de la seconde capacité mondiale d’observation stratégique en Occident. Ceci en attendant MUSIS, programme de relève de la famille Helios et qui semble d’ores et déjà promis à un succès hors du commun.
Le lanceur européen Ariane 5 a accompli avec succès aujourd'hui sa sixième mission de l'année 2009, en plaçant sur orbite de transfert géostationnaire les satellites NSS-12 et Thor-6 pour le compte des opérateurs SES World Skies et Telenor Satellite Broadcasting.
La masse totale à injecter sur orbite était de près de neuf tonnes. Le tir fut effectué de jour, à 17h heure locale dans un ciel un peu nuageux, ce qui a empêché de voir la sépération des Etages d'Accélération à Poudre notamment. Les satellites furent largués au bout d'une trentaine de minutes de vol.
NSS-12 est un satellite de télécommunications de 5 700kg destiné à remplacer NSS-703 à 57° Est. Il permettra de couvrir une grande partie de l'hémisphère Est, soit le Moyen-Orient, l'Europe, l'Asie centrale et du Sud, ainsi que l'Afrique de l'Est. Il a été conçu par le constructeur américain Space Systems/Loral sur un bus de la série FS 1300 doté de 88 répéteurs en bandes C et Ku.
Ce fut le 32ème lancement de satellites pour le compte de l'opérateur SES World Skies par Arianespace sur un total 41 satellites constituant la flotte de ce groupe, Ariane 5 avait d'ailleurs déjà placé sur orbite le satellite NSS-9 en février de cette année.
Deux des principales bases de lancement au monde sont actuellement en pleine effervescence. Au Centre Spatial Guyanais, le lanceur L550 est maintenant sous la responsabilité d'Arianespace dans le Bâtiment d'Assemblage Final (BAF). Il doit mettre sur orbite les satellites NSS-12 et Thor-6 le 29 octobre prochain.
L'assemblage est d'ores et déjà terminé, les deux satellites et la structure SYLDA5 étant enfermés sous la coiffe.
Il s'agira du sixième vol européen de l'année, mais pas du dernier ! En effet, 2009 devrait être l'année où le leader mondial du transport spatial devrait enfin parvenir à augmenter sa cadence de lancement. Depuis qu'Ariane 5 est le seul lanceur de la gamme, c'est-à-dire depuis le retrait d'Ariane 4, il a procédé à trois tirs en 2003 et 2004, cinq tirs en 2005 et 2006 et six tirs en 2007 et 2008.
Nous parlons regulièrement de l'ambition chinoise de devenir un acteur majeur du secteur spatial et une nouvelle fois, il y a tant a dire. Missions lunaires et martiennes, station orbitale permanente, sorties dans l'Espace, Pékin fait parler de la Chine à tout bout de champ avec un seul objectif : devenir une puissance spatiale dominante.
Avec sa politique de "leader des pays en voix developpement" qui n'engage que ceux qui la croit, la Chine propose de plus en plus ses services aux pays comme le Venezuela ou le Nigeria. Alliée politique et maintenant economique, la Chine donne de plus en plus de fil à retordre aux Occidentaux, pourtant confiants.
Dans son désir de gagner toujours plus en influence de par le monde, Pékin offre aujourd'hui ses services à deux nouveaux pays, la Bolivie et le Laos. Si les lancements ne rapporteront surement pas d'argent aux Chinois, c'est une brèche que nous dévoile Pékin face à des Americains en transition et des Européens toujours sans politique d'accroissement de puissance claire.
Aujourd'hui 6 octobre, le Président de la République, Nicolas Sarkozy a effectué une visite au Kazakhstan, la plus grande des anciennes Républiques soviétiques après la Russie. Accompagné notamment par Louis Gallois, il a rencontré le Président Noursoultan Nazarbaïev, un personnage sur qui tout le monde se pose beaucoup de questions.
Ancien leader communiste du temps de l'URSS, il se maintient au pouvoir depuis près de quinze ans et a pour cela été largement critiqué par l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe). Pourtant, la France décide de soutenir sa candidature à la présidence de cette organisation.
Le Kazakhstan, pays à forte dominance musulmane, a soutenu le régime islamiste iranien de Mahmoud Ahmadinejad à plusieurs reprises. Nazarbaïev sait toutefois se montrer conciliant, et il a permis aux forces armées américaines et françaises de transiter par son territoire pour rejoindre le théâtre d'opérations afghan.
Pour la trente-troisième fois d'affilée, le lanceur européen Ariane 5 a parfaitement accompli sa mission. Il a décollé hier soir à 23h59 (heure de Paris) du Centre Spatial Guyanais et a placé sur orbite les satellites Amazonas-2 et COMSATBw-1 au terme d'un vol d'une demi-heure environ.
EADS Astrium a de quoi être particulièrement fier car, outre le lanceur, le groupe était le maître d'oeuvre pour les deux satellites ! Pour COMSATBw-1, il a toutefois sous-traité la plate-forme à Thales Alenia Space, qui a utilisé une Spacebus-3000B2.
Il s'agissait du cinquième vol de l'année pour Arianespace, qui a donc lancé pour l'instant sept satellites commerciaux ainsi que les observatoires Herschel et Planck. En comparaison, International Launch Services, le principal concurrent de l'Europe, a lui aussi effectué cinq vols, mais avec seulement cinq satellites en tout et pour tout.
Car la principale force d'Ariane 5 ECA est bel et bien sa capacité à lancer de très lourdes charges. Pour le Vol 191, elle avait sous sa coiffe quelques 9 087kg !
Le prochain vol d'Ariane 5 doit avoir lieu le 29 octobre, avec les satellites NSS-12 et Thor-6.
Ce soir, à 23h59 (heure de Paris), le lanceur L549, la quarante-septième Ariane 5, devrait décoller du Centre Spatial Guyanais de Kourou. Cette Ariane 5 ECA mettra sur orbite de transfert géostationnaire deux satellites de télécommunications, l'un civil, l'autre militaire.
Amazonas-2 a été construit par EADS Astrium pour le compte de la société espagnole Hispasat. Le précédent Amazonas avait été mis sur orbite par un lanceur russe Proton-M, et de ce côté-ci de l'Oural on ne peut que se réjouir du nouveau choix d'Hispasat ! La masse de ce satellite est de 5,5t, et il sera placé au sommet de la structure SYLDA5.
En dessous de lui se trouvera un autre satellite d'Astrium : COMSATBw-1, « Bw » signifiant Bundeswehr. C'est en effet le premier satellite militaire allemand de télécommunications ! Avec déjà les cinq satellites radars SAR-Lupe, les forces armées d'outre Rhin vont donc disposer d'une véritable petite flotte.
COMSATBw-1 sera placé à 63° Est, ce qui lui permettra notamment d'assurer les communications au-dessus de l'Afghanistan, où plus de 2 000 soldats allemands sont déployés. Le satellite sera géré par une société privée, MilSat Services GmbH, détenue par EADS et ND Satcom, cette dernière appartenant elle-même à la Société Européenne des Satellites (SES).
Le tir de ce soir sera le cinquième de l'année. Deux autre sont encore prévus, le premier le 29 octobre avec les satellites NSS-12 et Thor-6, et le dernier le 10 décembre avec le très attendu Hélios 2B.
Le lanceur a été amené dans la zone de lancement n°3 hier matin et jusque là tout les voyants sont au vert. On rappelle que le lancement peut-être suivi en direct sur arianespace.com.
Le 23 septembre, un lanceur indien de classe PSLV a décollé de la base Satish Dhawan de Sriharikota pour mettre en orbite le satellite indigène Oceansat-2 de plus de 900kg. A bord de la fusée se trouvaient également trois picosatellites de conception européenne, et un quatrième de conception turque.
Le premier, UWE-2, a été développé par les étudiants de l'Université de Würzburg, en Allemagne. Il fait suite à UWE-1 qui avait été lancé par la Russie en 2005. De même, BeeSat est né dans les laboratoires de l'Université Technique de Berlin.
De son côté, SwissCube a été conçu et fabriqué par les élève-ingénieurs de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, l'une des universités suisses les plus réputées. Il est devenu à cette occasion le tout premier satellite de la Confédération !
L'université technique d'Istanbul a elle aussi apporté sa pierre à cette mission, en plaçant sur orbite son picosatellite ITÜ-pSat-1.
Par le passé, de nombreuses autres entités universitaires européennes avaient réalisé des petits satellites étudiants. Le projet le plus spectaculaire a sans doute été la petite capsule YES-2 qui, en 2007, devait tester une méthode révolutionnaire de rentrée atmosphérique. L'expérience n'a pas abouti, mais l'ambition était impressionnante !
Outil de propagande et d’influence, la maîtrise des technologies spatiales est devenue une vitrine de la montée en puissance de la Chine. Avec déjà trois vols habités et des missions de plus en plus ambitieuses, les Chinois annoncent qu’il faudra compter sur eux pour conquérir l’Espace.
Avec l’ouverture d’une quatrième base spatiale, Pékin se donne les moyens de ses ambitions et fait de plus en plus frémir une concurrence occidentale qui se croit toujours intouchable. Or, si le fossé technologique existe bel et bien et que les projets chinois s'appuient pour le moment surtout sur la technologie russe, l’ambition chinoise de devenir un des acteurs clés de la conquête spatiale est déjà une réalité.