Le 6 juillet dernier, l'Agence Spatiale Européenne a confié à EADS Astrium un contrat pour lancer une étude intitulée « Activités préparatoires européennes pour le transport et l'exploration habitée ».
Il s'agit d'une étude « Phase A » pour une évolution du vaisseau ATV baptisée ARV (Advanced Reentry Vehicle). Ce nouveau vaisseau, s'il est construit, permettra de ramener du fret depuis la Station Spatiale Internationale, ce qui constituera une première mondiale.
Mais surtout, ce serait le premier pas de l'Europe vers une capacité autonome de transport d'équipage. Cela fait plus de deux décennies que des projets se multiplient pour pallier ce manque, et Alain Charmeau, le président d'Astrium ST, avait déclaré à l'occasion du dernier salon du Bourget que « nous ne pouvons pas rester en dehors du vol habité pour toujours ».
La nouvelle était prévisible, mais son annonce a tout de même beaucoup surpris. La société Sea Launch, de droit américain, s'est placée sous la protection du chapitre 11 des lois sur les faillites. En d'autres termes : le fournisseur de services de lancement est en redressement judiciaire.
L'aventure Sea Launch est née au milieu des années 1990. L'initiative en revient à Boeing, qui a vu dans ce projet un bon moyen d'exploiter le savoir faire soviétique en matière de lanceurs. Le géant de Seattle ne disposait alors d'aucun vecteur de lancement commercial, ceci alors même que l'Europe, en situation de quasi-monopole, dominait le marché et que Lockheed Martin se lançait dans l'exploitation du lanceur Proton.
Vous trouverez dans cet article une sélection de certaines des plus belles photos du tir du vol 189 d'Ariane 5 qui injecta le 1er Juillet le plus gros satellite de télécommunications jamais construit : TerreStar-1.
Vous pouvez retrouver le dossier de vol officiel d'Arianespace en cliquant ICI.
Un de plus ! Le quarante-cinquième lanceur Ariane 5 a mis sur orbite mercredi soir le plus gros satellite de télécommunication du monde : TerreStar-1.
Avec pas moins de 6 902kg, ce monstre d'électronique a donné du fil à retordre aux ingénieurs de Loral Space Systems, son constructeur, car l'un des composants qu'il utilise a connu une avarie sur un précédent satellite, ce qui n'était pas pour plaire aux assureurs.
La chronologie de lancement fut elle aussi tout sauf routinière. Avec pas moins de quatre interruptions, dues aussi bien à la météo qu'à la technique, tout le monde a cru que le lanceur L547 resterait cloué au sol.
Après quatre interruptions, le satellite TerreStar-1 a finalement été injecté avec succès par une Ariane 5 ECA sur son orbite de transfert. Ainsi, le plus gros satellite de télécommunications jamais construit est en route pour une quinzaine d'années de service. Prochain lancement depuis Kourou à la mi-août mais d'ici là, nous aurons tout le loisir de revenir sur ce nouveau succès.
La fenêtre de tir pour cette nouvelle Ariane V ECA est ouverte pour aujourd'hui mercredi 1er juillet entre 6H13 et 8H13. Pour son troisième lancement de l'année sur sept de prévus, le lanceur européen emmènera en orbite le plus gros satellite de télécommunication jamais lancé. La fusée est actuellement sur le pat de tir du centre spatial guyanais et chargée uniquement de cet énorme satellite pour une masse de 6,910 kg que le lanceur transférera sur une orbite géostationnaire après 26 minutes de vol. Le propriétaire du satellite, l'américain TerreStar Networks, Inc choisi Arianespace pour lancer ce nouvel outil qui lui permettra d'offrir de nouveaux services de voix, donnée et vidéo principalement à l'usage des appareils mobiles. Il ouvrira également de nouvelles possibilités aux usagers en zone rurale mais également aux services d'urgence aux Etats-Unis et au Canada. TerreStar-1 a été construit par Space Systems/Loral en Californie et, s'il est pourtant d'origine américaine c'est bien le lanceur européen Ariane V qui va emmener ce satellite en orbite.
Vous pouvez suivre le lancement sur le site d'Arianespace en cliquant ICI.
On en a déjà parlé sur ce blog, le Premier Ministre François Fillon s'est récemment vu remettre un rapport donnant des recommendations sur les décisions à prendre concernant l'avenir des lanceurs européens.
Comme on l'avait déjà souligné, l'existence même de ce document est une très bonne nouvelle. Elle est non seulement le signe que l'Europe commence à se préoccuper de la pérennité de son accès autonome à l'Espace, mais elle montre également que la France reste le moteur européen dans ce secteur.
Les rapporteurs ont eu l'intelligence de souligner l'urgence extrême qu'il existait dans la prise de décision concernant un lanceur futur. Etant donné le temps de développement (inertie administrative incluse), il faut impérativement se donner les moyens de lancer un nouveau programme lors du conseil ministériel de l'ESA de 2011.
Toutefois, un certain nombre de conclusions laissent les observateurs pour le moins perplexe. Le « constat n°17 » pointe du doigt les inconvénients de la politique de lancements double. Car si cette dernière fait aujourd'hui le succès d'Arianespace, elle conduit à des contraintes calendaires que les clients apprécient de moins en moins, et qui provoquent de multiples reports des tirs d'Ariane 5 ECA.
Au mois de janvier, le Premier Ministre François Fillon avait demandé un rapport devant donner les bases d'une réflexion sur l'avenir des lanceurs en Europe. Les rapporteurs étaient Bernard Bigot, administrateur du CEA, Yannick d'Escatha, directeur général du CNES et Laurent Collet-Billon, Délégué Général pour l'Armement.
Le rapport a été publié récemment, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il suscite de nombreuses réactions.
Avant tout, il faut signaler que ce document a le mérite d'exister. L'Europe a déjà abandonné l'exploration de l'Espace, et elle manquait clairement d'une impulsion dans le domaine hautement stratégique des lanceurs. On ne peut que se réjouir que la France ait choisi de donner cette impulsion.
Dans son édition du 5 juin dernier, Air&Cosmos révèle que la conférence européenne sur l'exploration spatiale, qui devait se tenir à Prague le 25 juin, a été purement et simplement annulée.
L'événement avait été décidé lors du dernier Conseil de l'ESA au niveau ministériel, en novembre 2008. Elle devait permettre de définir la politique de l'Europe en matière d'exploration de l'Espace, notamment pour se positionner dans le cadre d'une éventuelle poussée américaine dans ce domaine.
Son annulation est le signe on ne peut plus clair que le Vieux Continent - qui porte décidément bien son surnom - renonce aux vols habités autonomes, que ce soit en orbite basse ou au-delà.
Les industriels peuvent donc dire adieu aux retombées incalculables que de tels programmes permettraient, car ils ne joueront pas dans la cour des grands.
A l'heure actuelle, seuls les Etats-Unis et la Russie disposent d'une réelle capacité de transport d'équipage. La Chine a réussi quelques incursions, et l'Inde envisage d'en faire autant.
Le 20 mai dernier, l'Agence Spatiale Européenne a présenté à la presse ses six nouveaux astronautes, sélectionnés parmi près de 10 000 candidats à travers toute l'Europe.
Le heureux élus, qui n'ont été informé de leur sélection que 48h plus tôt, sont Thomas Pesquet (France), Alexander Gerst (Allemagne), Samantha Cristoforetti, Luca Parmitano (Italie), Andreas Mogensen (Danemark) et Timothy Peake (Grande-Bretagne).
Lors de l'annonce, le directeur général de l'ESA, Jean-Jacques Dordain, a martelé à la presse qu'aucun critère politique n'était entré en jeu, et que si ce sont ces six personnes qui ont été choisies, c'est simplement parce qu'il s'agissait des six meilleures.