Aéroplans - Le premier A400M lors de son rollout, en juin 2008"L'escalade des coûts aurait placé une charge insupportable sur les contribuables". C'est ce qu'a déclaré Themba Maseko, porte-parole du gouvernement de Pretoria, pour justifier l'annulation du contrat que son pays avait signé avec Airbus Military pour l'acquisition de huit avions de transport A400M.

L'accord remonte à 2005 et était évalué à 1,5 milliards d'euros. Mais avec les turbulences que le programme a connu - et connaît toujours - le coût du premier avion militaire d'Airbus s'est envolé, et l'Afrique du Sud devrait dorénavant consentir à un investissement de 3,5 milliards d'euros, soit près de trois fois plus qu'escompté.

Pretoria avait d'ores et déjà déboursé 255M€, mais le gouvernement assure ses contribuables qu'il sera intégralement remboursé par l'avionneur européen. Notons que le surcoût représente trois fois le budget annuel de la Force aérienne sud-africaine. Le pays possède actuellement une flotte vieillissante de C-130 Hercules, auxquels il faudra bien trouver un remplaçant.

Cette annonce, qui est une « surprise complète » pour Airbus, selon son directeur des programmes, Tom Williams, ne remet certes pas en cause à elle seule l'avenir du programme, car 184 appareils restent sur le carnet de commande, dont 50 pour la France.

Toutefois, il s'agit d'un sérieux revers pour le programme aéronautique le plus fragile d'Europe. Le premier vol de l'avion devait avoir lieu en 2008, mais il n'a pas cessé d'être reporté et ne devrait pas avoir lieu avant décembre prochain, dans le meilleur des cas.

Un moratoire de plusieurs mois avait été décidé au niveau ministériel, et il a finalement été prolongé jusqu'à décembre 2009, le temps de trouver des solutions.

N.P.