Aeroplans - EurofighterDepuis plus d'une dizaine d'année le trésor britannique presse ses gouvernements de bien vouloir choisir entre le projet Typhoon Eurofighter mené conjointement par le Royaume-Unis, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne et le programme contrôlé par les américains JSF. Malgré le gouffre financier que représente de plus en plus la réalisation du F-35, Londres a toujours envoyé des signaux, certes faibles quand à son choix s'il devait en avoir un. Et ces signaux ne vont malheureusement pas dans le sens de l'avion européen fabriqué par BAE, EADS et Finmecanica alors même que le Royaume Uni en est le principal client.


En tête de ces signaux faibles, on ne pourra que remarquer la mise en service d'équipements, notamment au niveau de la Royal Navy, pour le futur accueil du JSF. Le prochain porte-avions commandé par les Britanniques est effectivement étudié pour l'évolution des F-35.

 

Aeroplans - Eurofighter
Fidèle allié des Etats-Unis, avec lesquels elle développe depuis des années des technologies de pointe (décollage vertical, etc.), et le plus eurosceptique des grands pays de l'Union Européenne, le Royaume Uni semble aujourd'hui tiraillé entre ses alliances américaine, européenne et surtout ses obligations budgétaires. La bourse anglaise ne suffirait pas à satisfaire les deux programmes Eurofighter et JSF en même temps, ou en tout cas pas jusqu'au bout. Deux programmes qui, rappelons le, ont vu leurs coûts s'envoler, et notamment pour le F-35 qui devient de plus en plus un avion de luxe. On comprend alors le désir du trésor anglais de choisir entre l'un ou l'autre avion.


Les faits sont là et commencent à s'accumuler en défaveur de l'Eurofighter et de la livraison de sa troisième tranche d'appareils. Vendredi dernier (24 avril), la chancelière allemande Angela Merkel a téléphoné à son homologue britannique Gordon Brown pour lui demander de bien vouloir lever son opposition à la commande conjointe de 112 appareils (dont 16 pour l'Angleterre pour un montant de 1,2 milliards d'euros). Une opposition qui met en péril le futur même de l'avion puisque si le Royaume Uni venait à effectivement se retirer du programme, les coûts pour les trois pays restants grimperaient. Sans l'accord britannique, les termes de la commande globale ne peuvent pas être appliqués.


Or il n'est pas dit qu'une telle augmentation de prix soit pour l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne une bonne nouvelle dans ce contexte de crise mondiale. Pourtant, l'Allemagne a un besoin crucial de remplacer ses vieux Tornado. Elle fait aujourd'hui appel à la bonne foi anglaise pour que le pays se conforme à ses engagements pris avec le consortium international. Des milliers d'emplois sont également en jeu et c'est sans parler du gaspillage que cela représenterait pour les Britanniques et les autres nations.