P1020558Analyse – En France comme ailleurs, les drones israéliens ont beaucoup fait parler d’eux ces dernières années. En effet, ils constituent la composante la plus importante des capacités de l’armée de l’Air et cela pourrait bien continuer ainsi pendant encore quelques années (on notera le conditionnel de cette phrase, l’espoir devant toujours subsister même face à Gérard Longuet…).

Néanmoins, ce n’est pas un hasard si nos drones viennent d’Israël. Petit pays par la taille, il a su développer une industrie fabriquant parmi les avions sans pilotes les plus modernes et performants du monde. Petit tour d’horizon à l’occasion de la dernière conférence AUVSI.

 

 

 

Drones de toutes tailles, Israël vous a peut-être vu voir le jour ! Grâce à des industriels ayant développé des compétences tout au long de ces quarante dernières années, ce pays est aujourd’hui capable de répondre aux besoins en drones des plus grandes armées du monde. Si l’on pourrait croire que les Etats-Unis sont au dessus du lot, il n’est est rien.

Evidemment, l’oncle Sam développe ses propres drones, mais certains d’entre eux, comme le vénérable Hunter de Northrop Grumman, sont basés sur des engins israéliens. Reste bien entendu que les Américains ont depuis appris dans leur coin et les petits bagarreurs que sont les Predator ou les Reaper ont bien regardé Captain America pendant leur croissance made in USA.

Il n’en demeure pas moins que des grands noms de l’industrie, comme Israel Aerospace Industries ou Elbit Systems, sont de purs produits israéliens. Elevés en plein air, bien au chaud comme des oranges de la région, ils ont conçus de vrais « best sellers » visibles aux quatre coins du monde. Nos voisins britanniques le savent bien, le Hermes 450 est un bon drone. Adaptés aux besoins locaux, celui que l’on nomme Watchkeeper va devenir au fur et à mesure le fer de lance des forces de l’Army de sa Majesté. Un militaire aura d’ailleurs l’occasion d’en dire le plus grand bien au cours de la conférence. Ayant servi en Irak avec eux, il confirmera que le H-450 donne de bons résultats et fait la joie de ses concepteurs. Et ceci n’est qu’un seul exemple parmi tous les clients et produits que proposent Elbit.

En France, nous sommes plus familiers d’un autre industriel. Si Elbit est une entreprise privée, IAI appartient à l’Etat. C’est elle qui fournit la plateforme qui sert de base au Harfang. Cet acteur étatique rivalise aujourd’hui d’ingéniosité pour développer le futur des drones. A l’occasion de cet évènement AUVSI, IAI dévoilera son portefeuille entier devant nous (photos à la fin de cet article mais attention, ça pique les yeux). Micro, Mini, Tactique, MALE, tout y va sur le tarmac privé de l’un des sites de l’entreprise.

Si l’on connait déjà bien de grands systèmes comme le Heron (qui lui aussi aime les oranges visiblement) ou le Searcher, un focus sur de plus petits drones s’impose. En effet, IAI met l’accent sur de nouveaux produits qui, semble-t-il, répondent à un besoin de plus en plus urgent des forces armées. Commençons par le plus petit de la bande même si cela n’est pas très courtois. Le Mosquito est un microdrone conçu pour être déployé à très courte distance à partir d’une catapulte à main. Ce drone à voilure fixe est alors capable de fournir des renseignements tactiques très utiles notamment dans un environnement urbain. Capable de voler pendant moins d’une heure, il ne pèse que 500 grammes.

Les amateurs de voilures tournantes vont aimer les lignes qui vont suivre. Chez IAI on pense aussi aux forces spéciales et à leurs besoins si particuliers. D'ailleurs on adore le nom : GHOST. On a alors développé un petit drone à voilure tournante qui se démonte, se met dans un sac et permet un déploiement en quelques minutes seulement. Besoin de plus de temps ? Aucun problème, ETOP est là pour vous. Presque jamais à court de jus, le drone hélicoptère est certes peu discret, mais il est vendu comme très facile d’utilisation car presque tout automatique. Autre fait intéressant, le drone a une capacité d’emport appréciable en comparaison de ses petits camarades VTOL. Voir étant le but principal d’un drone, ETOP est capable d’emporter 20kg de charge utile.

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Les voilures fixes, on sait également faire chez IAI. La gamme Bird Eye était présente à l’appel. Si, un jour, on aimerait réaliser son rêve et utiliser cette catapulte de poche pour lancer l’un de ces drones, on sera vite remobilisé par une étrange apparition, le Panther. Disponible en deux tailles différentes, le drone est le produit un peu perturbant de l’union d’un drone VTOL avec un drone à voilure fixe. Mais attention, il ne s’agit pas d’une Panther batarde affirme-t-on chez IAI. Le drone possède à la fois la capacité de décoller et atterrir en vertical, mais aussi les performances en vol d’une voilure fixe. Vidéos à l’appui, IAI croit fermement en son nouveau produit et nous leur souhaitons bonne chance !

Mais devant ce parterre de technologies haut de gamme, qui pourrait venir troubler la fête ? Comme chacun le sait, mis à part les Américains, pas grand monde peut jouer dans la cours des grands dronistes. Reste alors les grands noms eux-mêmes ? Nous avons voulu en savoir un peu plus sur la façon dont Elbit et IAI se retrouvent parfois en situation de concurrence sur des marchés internationaux. Ceci d’autant plus que le petit Elbit devient grand, notamment avec l’arrivée du Hermes 900.

Attention pas de ça chez nous, nous dit on de ci de là. En Israël, tout le monde fait front ensemble afin de vendre coûte que coûte des produits made in Israël. Une réponse qui ferait bien d’inspirer les Européens… Ceci à moins que sous ces grands airs de solidarité, la situation ne soit plus compliquée ? Dans tous les cas, bravo aux équipes qui réalisent ces magnifiques drones et à l’organisation AUVSI sans qui nous n’aurions pas pu écrire ces quelques lignes.

Et comme promis, nos quelques photos :

http://www.flickr.com/photos/aeroplans/sets/72157629410828998/