Aeroplans - Camcopter de SchiebelAnalyse – Toujours suite à notre visite lors de la dernière édition du salon Milipol à Paris, nous évoquions la montée en puissance des drones à décollage (et atterrissage la plupart du temps) vertical, dénommés VTOL. Ces drones semblent particulièrement à l'aise dans un environnement maritime, mais nous verrons qu'ils ne sont pas les seuls. C'est notamment à l'accueil des équipes de Thales que nous essaierons d'en faire une description.

 

 

 

 

Un environnement contraignant pour un engin volant.

Surveiller les vastes étendues d'eau de son territoire a toujours été un énorme défi pour des pays comme la France, dont l'ouverture à la mer est importante. Comptant parmi les plus grandes et les plus efficaces Marines de la planète, la France a elle aussi le besoin d'aller observer au loin. Alors que c'est une demande importante de la part des marins que nous simplifions aujourd'hui, les industriels souhaitent répondre à cette attente avec des drones qui serviraient de jumelles déportées. Reste alors à savoir de quel type sera ce drone : un VTOL ou plutôt un drone à voilure fixe ?

Nous parlions déjà des avantages qu'un drone à voilure tournante peut apporter à l'action dans le domaine maritime. Il est clair que remplacer un hélicoptère par un drone est une idée séduisante. Ceci alors qu'un drone ne peut pas (encore) être dévolu à toutes les missions d'un hélicoptère piloté, ne serait-ce que pour le sauvetage. Reste que son coût est moindre, un argument important. Malheureusement, les Marines du monde ne sont pas encore équipées de ces engins à faible coût d'évolution, ce qui aurait été un formidable atout en cette période de fuite budgétaire. Mais le coût d'investissement pour se procurer ces machines risque d'être difficile à prendre en charge.

Aeroplans - Fulmar

Les drones à voilure fixe, mais comment ?

Lors du salon Milipol, Thales aura pris le temps de nous présenter en détail son dernier projet de drone dédié à l'action en mer. Baptisé Fulmar, il s'agit d'un drone de moyenne taille mais de longue endurance. N'oublions pas que l'un des gros problèmes pour un marin est d'aller voir loin malgré la courbure de la Terre. Le Fulmar semble tout indiqué pour faire ce travail. Développé entre Thales et Aerovision, le Fulmar représente le désir de l'Espagne de développer son industrie aéronautique, et notamment des drones.

Dans ce projet, Thales est en charge de l'intégration du système d'observation. La caméra à bord de l'engin peut voir à 360° et ne pèse que 1kg. Elle peut résister à l'eau car, comme la vidéo ci-dessous le montre, le drone peut être récupéré de deux façons différentes. Soit à l'aide d'un filet, soit directement suite à un amerrissage. Question décollage, on utilise une catapulte, qui peut d'ailleurs être montée à bord d'un navire. Le système est facilement transportable puisqu'il tient dans une grande remorque, et il peut être intégré à une solution plus globale de surveillance grâce au savoir-faire de l'entreprise française dans le traitement des données.

Dans d'autres pays et dans d'autres entreprises, on a également des idées sur la question. Des solutions comparables au Fulmar existent et sont même parfois bien rodées. C'est le cas du Scan Eagle proposé par Insitu, une filiale de Boeing. Le produit est peut-être le plus répandu sur la planète, mais des systèmes de plus grandes tailles sont aussi à l'étude. Cassidian proposait lors du salon une démonstration grâce à un outil interactif des capacités de surveillance maritime de son futur (enfin espérons le) drone Talarion. Contrairement aux petits drones, le système est comparable à un avion et pourrait remplacer ce bon vieux Atlantic 2 pour nombre de ses missions. Reste que nous sommes en présence d'un système que l'on ne peut pas embarquer à bord d'un navire et nécessite une toute autre organisation.

Tout comme le Talarion, le Global Hawk encore plus gros - puisque nous sommes maintenant dans la catégorie des HALE - peut lui aussi jouer un rôle en mer. Ces drones peuvent couvrir une grande distance sur une longue période. Pour cela, ils seraient équipés de charges utiles (le nerf de la guerre car il s'agit des équipements d'observation, détection, etc.) bien plus fournies et volumineuses. Le besoin est alors différent car l'on passe d'un besoin tactique à une permanence sur zone plus poussée. Reste à savoir de quoi nous avons besoin, et surtout combien nous avons dans nos poches. Mais l'avenir est en marche !