Aeroplans - L'armée de l'Air protège le Centre Spatial Guyanais (Credits Sirpa Air)En bref : Les sociétés de sécurité privées n’ont jamais été plus au cœur de l’actualité mais restent mal connues par le grand public. La France accuse un retard certain sur les grands champions mondiaux tel Xe (ex Blackwater) mais n’est pourtant pas en reste. L’une de ces sociétés se nomme Amarante et va nous intéresser aujourd’hui puisqu’elle protège une activité qui nous tient à cœur, le lanceur Ariane 5.

Discrètes, d'une certaine efficacité et pourtant à la réputation sulfureuse, ces agences de sécurité privées font fantasmer les oreilles qui n'y sont pas initiées. Il faut dire que le moindre écart fait souvent l’objet d’une véritable déferlante médiatique.

 

 

Aeroplans - Ariane 5 au décollage pour V196 (Credits ESA CNES Arianespace)Principaux arguments invoqués pour contrer l’émergence de ces sociétés, la préservation des intérêts stratégiques que les mentalités n’acceptent pas de voir privatiser, ainsi que la divergence d'intérêts en zone de conflit entre le client et le fournisseur de services, puisque l'instabilité de la zone constitue la base du marché des sociétés militaires privées, qui, selon leurs détracteurs, n'auraient donc pas d'intérêt dans une pacification de celle-ci.

Le lanceur européen Ariane 5 est l’un des vecteurs les plus stratégiques pour la France et ses partenaires. Une fusée dont certains des éléments vitaux sont protégés par l’une de ces sociétés de protection privée, Amarante. Evidemment, le plus grand secret plane sur les éléments concernés mais la rumeur se répend et le terme d’élément « sensible » revient régulièrement.

Au-delà du débat sur le fait d’externaliser ou non cette Aeroplans - Un Falcon patrouille au Centre Spatial Guyanais (Credits meretmarine)activité critique, le plus étonnant pour le grand public sera peut-être qu'il s’agit d’un marché concurrentiel presque comme les autres. Et pour cause, les entreprises concernées sont des entreprises privées qui ne bénéficient donc pas du soutien financier de l’Etat. Lors de l’attribution de ce contrat en faveur d’Ariane, deux sociétés auraient été en compétition. Outre Amarante, Crisis Consulting aurait été de la partie. Délaissée pour Amarante, Crisis Consulting tenterait de contester ce choix devant la justice.

Sur le marché de la sécurité notamment en zone de guerre évalué à 2Md$ par an, l’Elysée veut par ailleurs passer à la vitesse supérieure. Une attitude étonnante et qui peut ne pas plaire dans une profession qui voit sûrement la discrétion comme un atout primordial. Reste que la France ne souhaite pas rester en retrait sur un marché dominé par des sociétés britanniques et américaines. En leur confiant l’un de ses éléments stratégique par excellence, l’Elysée envoie peut-être un signe fort à la profession comme aux éventuels clients. Une très bonne carte de visite dans tous les cas.