Les Emeutes en Gyane provoque un report du lancement d'ArianeA priori quel est le rapport entre le prix de l’essence en Guyane et le report du Vol186 d’Ariane 5 ? Et bien il est à la fois simple et complexe puisque la situation locale de la Guyane et le spatiale européen sont étroitement liés.

Depuis une semaine, la Guyane est paralysée par ses propres habitants. En cause, la mauvaise indexation des prix de l’essence à la pompe sur les cours du pétrole. En effet, le prix enregistre une différence de près de 50 centimes par litre par rapport au prix en métropole.

Cette différence est partagée par les pétroliers pour qui l’apprivoisement est plus complexe qu’en France métropolitaine et par la région qui refusait de baisser ses prélèvements pour couvrir la différence. Les camionneurs et automobilistes de Guyane ont donc décidés de bloquer les routes de la région qui vit aujourd’hui à l’arrêt. Seuls les véhicules d’urgences en intervention sont habilités à passer les barrages. La situation devient quelque peu préoccupante dans une économie déjà fragile. En effet, les magasins n’ont presque plus de stocks, l’aéroport de Cayenne est paralysé, les stations-services sont évidement à sec et la tension est palpable. Des barrages mobiles sont en place et tenus par la population. Ces barrages empêchent donc les employés du Centre Spatial Guyanais CSG de se rendre sur la base. Une bien mauvaise nouvelle pour la préparation du dernier tir de l’année qui devait avoir lieu le 10 Décembre. La date de lancement a était reportée à une date ultérieure, non communiquée pour le moment.

La situation pourrait continuer à dégénérer. Même si le secrétaire d’état à l’outre mer a proposée une baisse de 30 centimes par litre. Elle est jugée insuffisante par les manifestants. EDF et les gestionnaires du réseau d’eau ont également fait savoir qu’ils pourraient se mettre en grève ce qui plongerait la région dans une situation catastrophique. Le risque d’émeutes avec les forces de l’ordre est présent. En attendant, la population non manifestante reste cloitrée chez elle. Les familles sont obligées de se déplacer parfois escortées par les gendarmes. Le préfet a quand même réquisitionné les dockers pour décharger le bateau venant ravitailler la région. Le marché noir se développe à une vitesse inquiétante.

L’accès au CSG reste limité à environ 20 personnes acheminées par hélicoptère. Les russes présents pour le développement du programme Soyouz en Guyane sont très mécontents. Les clients indiens pour le vol186 ne comprennent évidement pas la situation et sont cloitrés dans leurs hôtel. Nous pouvons quand même saluer la performance de la cellule de crise mise en place par le CSG. La situation pourrait être pire.