Colonel Frank De Winne - Astronaute BelgeC’est maintenant officiel : l’astronaute européen Frank De Winne commandera bien le 21ème équipage permanent de la Station Spatiale Internationale.

La situation est relativement complexe. De Winne décollera avec deux camarades russe et canadien à bord d’un vaisseau Soyouz en mai 2009. Les trois hommes rejoindront trois de leurs collègues déjà en orbite pour former l’ « équipage n°20 » : le premier qui comprendra six personnes.

Cinq mois plus tard, en octobre 2009, les trois cosmonautes les plus anciens seront remplacés par de nouveaux venus, et ce sera le début de l’ « équipage n°21 ».

C’est précisément à ce moment que le colonel De Winne prendra le commandement de la station. Il aura alors sous ses ordres deux Américains, deux Russes et un Canadien. Il redescendra sur Terre environ deux mois plus tard, en novembre 2009.

Si les Européens peuvent se réjouir de cette affectation, ils sont également en droit de se poser quelques questions. La nomination de De Winne au poste de commandant ressemble en effet beaucoup plus à un coup de chance qu’à une réelle reconnaissance du rôle de l’Europe dans le programme.

L’équipage précédent, le n°20, aura été commandé par un Russe, le colonel Padalka. Or, les statuts du programme ISS sont clairs : le commandement doit être tournant.

Ainsi, quand un Russe, un Canadien et un Belge monteront prendre la relève, le Russe sera éliminé d’office. Et, au vu des investissements réalisés par le Vieux Continent dans le programme, il est logique que l’Européen soit préféré au Canadien.

En général, au moins un Américain fait partie des vols Soyouz. Si le hasard n’avait pas fait en sorte que l’Européen soit justement sur ce vol ci où il n’y en a pas, cela aurait été un représentant de la NASA qui aurait prit la tête de l’équipage n°21.

En gros, on a donné le commandement à un Européen faute de mieux.

La Directrice des Vols habités de l'ESA, Simonetta di Pippo, a déclaré que cette affectation était « une grande première chargée de symboles pour l'Europe ». Certes : elle illustre parfaitement le strapontin que les astronautes Russes et Américains laissent à leurs collègues d’un Vieux Continent qui s’est récemment refusé la chance de se donner un accès humain autonome à l’Espace.