Aeroplans - F-5 SuisseSi le 31 mars nous annoncions déjà que l’heure du choix approchait pour les Suisses, c’est bien que la pression monte autour de la procédure de remplacement des 54 F-5E/F Tiger II.

Le pays cherche à définir ses objectifs en termes de défense pour les années à venir et cela passe bien entendu par son armée de l’air. Ainsi, la mise en forme du rapport sur la politique de sécurité (RAPOLSEC) est devenue le prétexte pour mettre un terme aux tractations quant à la sélection ou non d’un remplaçant aux F-5. Un choix difficile pour les Suisses confrontés à différentes difficultés que nous évoquions auparavant.

 

 

 

Malheureusement, même les plus optimistes commencent vraiment à penser que la procédure de sélection en cours et pour laquelle concourent le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon d’EADS et le Gripen de Saab risque bien d’être tout bonnement annulée. Problèmes économiques, rivalités politiques et mouvements populaires pourraient avoir raison du renouveau de la flotte helvète.

Aeroplans - F-5 Patrouille Suisse

Les délibérations auraient pu être officiellement terminées fin mars mais finalement, le Conseil fédéral avait repoussé au 14 avril l'examen d'une troisième mouture du RAPOLSEC. Or, le 14 avril était hier et Berne reste étonnamment silencieuse. Rien de nouveau depuis les déclarations du porte-parole du Conseil fédéral affirmant que ce dernier avait "avalisé la stratégie du département de la Défense". Cette stratégie initiée par le ministre Ueli Maurer vise à abandonner la procédure en cours pour relancer un nouvel appel d’offres en 2015. Une sorte de remise à zéro en attendant d’y voir plus clair. A ce moment là, personne ne peut encore dire si nous ne parlerons plus que du remplacement des F-5 Tiger II ou bel et bien de l’ensemble formé avec les 33 F/A-18 C/D Hornet arrivant alors en fin de vie.

Même si une Aeroplans - F/A-18 Hornet Suisseannonce officielle pourrait avoir lieu aujourd’hui en début d’après-midi, rien n’est moins sur. En effet, le Conseil pourrait attendre l’été et la fin de la procédure complète de consultation du RAPOLSEC pour officialiser sa décision. Cependant, une feuille de route pourrait être communiquée aujourd’hui pour compenser le manque de consistance du RAPOLSEC.

En attendant, chacun y va de sa stratégie pour maintenir la pression en Suisse. Si Eurofighter se fait plutôt discret, le Gripen n’hésite pas à faire parler de lui. Comme nous le disions dans un article précédent, il s’expose au Musée des transports de Lucerne. Ceci sans revenir sur sa stratégie publicitaire traditionnel baptisée en toute simplicité « Le Gripen fait pour la Suisse ». Côté français, on manque peut-être de finesse avec une stratégie basée sur le slogan «Le Rafale, un véritable plan de relance économique». Une information sur laquelle bon nombre d’acteurs ne manqueront pas de réagirpuisque c'est là le point crucial des négociations.

L’occasion de reparler du mouvement pour une Suisse sans armée (GSsA). Malgré l’influence que certains peuvent prêter à ce mouvement, un récent sondage annuel effectué par Vimentis visant à mesurer les opinions politiques du peuple suisse et réalisé auprès de quelque 20 000 personnes est sans appel : 54% des Suisses veulent une armée de milice, 31% veulent une armée professionnelle et 12% ne veulent aucune armée en Suisse, 3% n'ayant pas d'avis.

Enfin, pour permettre un tel report de la décision à plus tard, les Suisses devront prolonger la vie de leurs chasseurs. Un choix temporaire et surtout limité. Surtout que même si la procédure était relancée en 2015, un moratoire de dix ans est nécessaire en Suisse pour l’acquisition de tels appareils.

Michael Colaone.

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