Aeroplans - Euronaval 2010

Analyse – Bénéfice d'un salon qui se tient en France, une partie de la rédaction d'aeroplans a eu le plaisir d'arpanter les allées du salon Euronaval que s'est tenu du 25 au 29 Octobre. En ligne de mire, l'action des drones dans l'environement maritime. Une question qui nous intéresse particulièrement depuis quelques semaines puisque nous y consacrions déjà un article le 19 Octobre.

Les drones jouent un rôle de plus en plus important dans le monde militaire et répond à un besoin de mieux en mieux exprimé par les forces armées. Différentes approches sont à l'ordre du jour sans que l'on puisse aujourd'hui savoir qui s'en sort le mieux. Reste que les Américains ont pris le large dans le domaine maritime. A l'heure actuelle ce sont les seuls à commencer à opérer des drones à bord de leurs navires de guerre. Ceci même si cette action n'est pas encore opérationnelle.

Aeroplans - RQ-8A Fire ScoutLes Etats-Unis et le Fire Scout en tête.

Comme nous le disions, les Etats-Unis porte le marché en avant. Leader dans le domaine des drones en général, le pays n'hésite pas à lancer des projets d'envergure. Pour la Marine, Northrop Grumman présentait une maquette de son Fire Scout. Drone à voilure tournante, les exposants mettent en avant les tests que la plateforme a récemment réussie.

C'est aujourd'hui l'une des plateformes les plus abouties du marché et c'est d'ailleurs pourquoi certains constructeurs de navires n'hésitent pas à se vanter de discussion avec Northrop Grumman. Juste en face, chez Lochkeed Martin (les chantiers navals) on est ouvert sur la question même si du point de vue du constructeur, les besoins sont avant tout exprimés par l'US Navy.

Le Camcopter fait du bruit.

Autre produit qui a le vent en poupe, le Schiebel Camcopter. Aperçu Aeroplans - Camcoptercomme chacun sait sur les navires français, le drone joue de son avance en terme d'expérience sur le terrain. Testé à diverses reprises par des Marines à travers le monde, le S-100 capitalise sur son avancé en terme de débouchés commerciales et ainsi, d'heures de vol. Durant Euronaval, Schiebel n'était pas directement représenté. En pourtant, des traces de son action étaient visibles sur différents stand. Chez Rafael, on présentait un modèle à l'échelle équipé pour la guerre électronique. L'équipe interrogée sur place ne fut pas particulièrement bavarde mais il semblerait que l'engin soit attendu dans un environement maritime. Pourquoi et comment, la question demeure. Enfin, c'est chez DCNS que l'on parle aussi beaucoup du Camcopter. Les concepts futuristes présentés par le chantier naval lors de cette édition d'Euronaval mettent en œuvre le drone à bord notamment du concept SMX-25. Le S-100 jouerait alors le rôle de "jumelles déportés" pour le commandant des forces spéciales embarquées à bord de ce nouveau type de sous-marins. Un projet qui fait rêver.

Une réponse à un besoin bien réel

Le drone de Schiebel est actuellement en lice pour un possible appel d'offre de la Marine Nationale visant à acquérir trois systèmes de drones légers. La Royale cherche en effet à épargner le potentiel de ses précieux hélicoptères embarqués Panthers et NH-90 dont la flotte est très restreinte. Ainsi, les drones, dont la mise en service est attendue pour 2012, se verraient confier les missions de levées de doute dans le cadre des opérations anti-piraterie et de lutte contre le narcotrafique, là où l'envoi d'un hélicoptère piloté se révèlerait trop coûteux. Pour cette mission, le Camcopter serait équipé d'une boule optronique Agile II de chez Thales. Cet appel d'offre n'est qu'une mesure intermédiaire en attendant l'acquisition vers la fin de la décennie (au plus tôt) d'un drone de la catégorie supérieure, c'est-à-dire d'une masse comprise entre 800kg et 1500kg, à comparer aux 200kg du Camcompter. Les industriels sont déjà à l'affut puisque Thales et la DCNS vont mener des tests d'appontages automatiques sur un bâtiment de la Marine nationale d'un AH-6 Little Bird dronisé de chez Boeing dans le courant de l'année prochaine. Un tel système se verrait confier de réelles missions de combat et non plus de simples levées de doute.

Aeroplans - DCNS GowindLes chantiers navals français ont leurs projets d'intégration des drones.

En France, c'est DCNS qui semble le plus investi dans une mission qui vise à embarquer des drones à bord des navires de guerre. Outre le concept de sous-marin présenté plus avant, les futures frégates Gowind tiennent la vedette. Une présentation détaillée nous a aimablement été faite par le personnel de DCNS qui semble tout à fait informé sur le sujet. Une fois de plus c'est le Schiebel S-100 qui sert de référence: "C'est la seule offre disponible sur le marché à l'heure actuelle". Reste à connaître l'indentité du premier client et quand celui-ci sortira du bois. La première frégate de ce type sera auto-financée par DCNS, qui la prêtera à la Marine nationale, en espérant qu'elle accroche et en commande d'avantage afin de remplacer sa flotte de patrouilleurs hauturiers.

Chez CMN, autre chantier naval français, l'approche semble similaire de Aeroplans - Harop IAIcelle mentionnée plus haut avec Lockheed Martin à savoir l'attente de l'expression d'un besoin clair de la part d'un client. Un point néanmois intéressant sera qu'il semble plus ou moins facile pour un constructeur de navire d'intégrer des drones à bord de ses bateaux. "Un drone ne nécessite pas beaucoup de place et un équipement relativement réduit. Tout est une question de place sur un navire, il faut que cela répondre à un besoin clairement défini" nous confiait un exposant de chez CMN.

Enfin, d'autres drones étaient présents sur Euronaval 2010. IAI présentait son fameux Harop, le drone kamikaze. Un tel concept reste exeptionnel dans le paysage mondial et nous sommes curieux d'en savoir plus sur sa réelle efficacité. Affaire à suivre. Evidemment, Sagem mettait en avant son Patroller. L'engin sera dérivé en plusieures versions et notamment dans une configuration marine. A l'extérieur se trouvait un exemplaire à taille réelle. L'occasion d'une séance photo que nous partageons évidement avec vous.

Enfin, d'autres engins étaient eux aussi en exposition lors du salon. C'était le cas d'une offre russe dont nous avons du mal à cerner l'impact. Différents entretiens ont démontrés que l'industrie locale serait capable de produire des drones de petite taille mais là encore, peu de détails étaient laissés à notre intention.

Pour conclure, nous aurons été surpris de constater que malgré une force occupation médiatique, notamment sur la toile, les drones dans l'action maritime n'ont pas été particulièrement mis en avant lors de ce salon Euronaval. Peut-être sommes nous encore trop en amont dans le développement de ces technologies ? La crise oblige t'elle les industrielles à ne pas mettre trop en avant ces projets d'avenir ? Dans tous les cas, le prochain grand tournant en terme de représentation aura surement lieu lors du prochain salon du Bourget. Patience.

Aeroplans - Drone SAGEM Patroller M (Crédits aeroplans.fr)

Aeroplans - Drone SAGEM Patroller M (Crédits aeroplans.fr)