Aéroplans - La compagnie EasyJetPourtant qui ne se souvient pas des déclarations faites au début de la crise économique assurant qu'au contraire, le trafic des compagnies low cost allait augmenter. Il est vrai que le raisonnement était logique : les voyageurs réduisant leurs budgets, les vols à bas prix seraient favorisés. Et pourtant, le doute commence à s'installer chez EasyJet, puisqu'au sommet de la hiérarchie, les désaccords se multiplient.

Le fondateur d'EasyJet, Stelios Heji-loannou, a effectivement opposé son veto quand au futur plan de croissance de la compagnie, alors que la croissance régulièrement observée sur le remplissage des appareils diminue et que la direction est en train d'être modifiée. Déjà en novembre dernier, M. Haji-Ioannou avait réprimandé le top management pour avoir rajouté des avions et des routes supplémentaires alors que le trafic diminuait.

 

Mais les relations entre le fondateur et ses collègues s'étaient alors adoucies après que le président du directoire d'EasyJet, Colin Chandler, ait quitté la compagnie pour être remplacé par trois nouveaux directeurs. En plus de ces changements, M. Haji-Ioannou avait nommé un autre allié au directoire, un comptable et ami, Robert Rothenberg.

Aéroplans - La compagnie EasyJetCependant, les communiqués officiels faits par l'intermédiaire de Charles Cook se veulent rassurants : « Stelios adhère au plan de croissance de la compagnie. Il ne fait pas de doute non plus que la stratégie et le plan de vol soient modifiés dans le futur ». Aux dires des derniers objectifs d'EasyJet, le nombre de sièges occupés devrait augmenter de 7,5%, contre une moyenne de 15% entre 2005 et 2008. Si la compagnie basée à Luton peut se vanter de croitre toujours plus, la vague semble s'adoucir un peu malgré la crise.

On restera alors sur le sentiment laissé par Stelios Haji-Ioannou lors de sa dernière déclaration : « J'ai peut-être sous-estimé l'impact de la crise économique sur la demande de sièges à bas prix. » Une déclaration aussitôt complétée par M. Cook, pour qui la récession n'a pas influée de manière aussi importante que prévu sur la demande de vols à bas prix. Cependant, les chiffres rassurent les opérateurs et ne viennent pas conforter les craintes de Stelios.

Reste que malgré cet imbroglio au sein de la direction, EasyJet continue de bien se porter. Avec 11,9 millions de passagers transportés depuis le début de l'année et un pourcentage de 84,7% de sièges occupés par avion, la compagnie pourrait bien remplir son objectif : être l'une des seules compagnies à dégager un bénéfice cette année.