Aéroplans - F-15 et Mirage 200-5F dans le ciel dijonnaisDu 5 au 16 octobre derniers, le ciel dijonnais a accueilli cinq F-15C et un F-15D des Forces aériennes royales saoudiennes (RSAF). Green Shield, c'est le nom de l'exercice, a permis aux aviateurs du Royaume Wahhabite de se mesurer aux Mirage 2000-5F du 1/2 « Cigognes », mais aussi à un Alphajet, deux Rafale, un E-3F et deux hélicoptères Caracal.

Pendant cet exercice, qui a vraisemblablement bien mis en valeur la supériorité du système d'armes du 2000-5F par rapport à celui des F-15 vieillissants, le Ministre adjoint de la Défense pour les affaires militaires, son altesse royale le Prince Khalid Bin Sultan Bin Abdulaziz, a fait le déplacement. Il a pu rencontrer le général Palomeros, chef d'Etat-major de l'Armée de l'Air.

C'est dire à quel point les enjeux de la manœuvre étaient importants. On le sait la longue tradition saoudienne d'acheter du matériel militaire français et maintenant révolue. Il y a quelques temps, le contrat Miksa de 2,5 Md€ visant à équiper le Royaume pour protéger ses frontières a été refusé à Thales après plus de quinze ans de négociations, pour finalement être attribué à l'Allemagne, au travers d'EADS.

Aéroplans - F-15 saoudien sur la BA-102De même, au mois de janvier on apprenait que Riyad commandait plus de soixante-dix Eurofighter « Typhoon » pour sa Force aérienne, alors que le Rafale avait un temps été envisagé. En 2007, les Saoudiens ont passé une gigantesque commande d'hélicoptères (150 machines !) avec la Russie, plutôt qu'avec Eurocopter, et ont préféré des missiles anti-aériens Made In USSR plutôt que les Aster 30 de MBDA.

Mais la partie n'est pas perdue pour autant ! Forte de certains succès, comme la vente de quelques ravitailleurs A330 MRTT, la France semble vouloir persévérer. La mise en place de la BA-104 d'Al-Dhafra, chez le voisin émirati, est une opportunité sur laquelle notre industrie devrait pouvoir s'appuyer.

L'Elysée a annoncé la semaine dernière que le Président de la République, Nicolas Sarkozy, allait effectuer une visite à Riyad le 17 novembre. Nous devrions en savoir plus à ce moment sur les intentions stratégiques françaises vis-à-vis de l'un de nos plus anciens clients.

NP