Aeroplans - l'Iran 9ème puissance spatialeLundi 2 février 2009 aura vu l'arrivée d'une nouvelle nation dans le club très élitiste des puissances spatiales, c'est-à-dire des pays ayant un accès indépendant à l'Espace. En effet, ce jour là, à 18h30 GMT, l'Iran a procédé au lancement d'un petit satellite de fabrication 100% iranienne baptisé Omid (Espoir en persan) au moyen d'un lanceur Safir-2.

L'Iran devient ainsi la neuvième nation ayant mis un satellite en orbite après l'URSS (1957), les États-Unis (1958), la France (1965), le Japon (1970), la Chine (1970), le Royaume-Uni (1971), l'Inde (1980) et Israël (1988).

La satellisation de la charge utile a été confirmée par le NORAD (Commandement américain chargé de la surveillance de l'Espace et de l'espace aérien des États-Unis), faisant ainsi tomber les doutes et suspicions des pays occidentaux. En effet ceux-ci doutaient jusqu'alors des capacités spatiales iraniennes qui avaient déjà annoncé le succès d'un lancement en août 2008, celui-ci n'emportant cependant pas de satellite. Cette fois-ci le succès est bien réel, des astronomes amateurs ayant même réussi à capter les signaux envoyés par Omid.

 

 

Deux objets ont été satellisés, avec pour paramètres orbitaux 245 x 378 km x 55,51 deg et 245 x 439 x 55,6 deg. Ceux-ci sont respectivement le satellite Omid et le second étage du lanceur Safir-2.

Le satellite ne possède pas de panneaux solaires ce qui laisse supposer un fonctionnement sur batterie et rend difficile son observation depuis la Terre pour des amateurs. Il serait équipé de huit antennes servant à envoyer les données de télémesure vers les stations au sol, afin de connaître l'état du satellite et de ses équipements.

En effet Omid est avant tout un prototype de satellite devant permettre à l'Iran de mieux maîtriser la technologie spatiale. Sa petite taille (un cube d'une cinquantaine de centimètres), due aux faibles capacités du lanceur, laisse peu de place pour des équipements autres que ceux de la télémesure.

Le lanceur Safir-2 est quant à lui dérivé du missile balistique moyenne portée Shahab-3B. C'est justement cette dualité militaire/civile des technologies spatiales qui inquiète les pays occidentaux car le lancement deAeroplans - OMID avant le lancement lundi indique une avancée majeure des iraniens vers la conception d'un ICBM (InterContinental Balistic Missile) pouvant frapper toute l'Europe et les États-Unis. L'Iran nie cependant avoir développé son lanceur dans cette optique et la volonté iranienne d'envoyer un satellite dans l'Espace par ses propres moyens peut être vue comme un désir de s'affirmer en tant que puissance régionale puisque seule Israël dans la région possède cette capacité.

Il est nécessaire de rappeler qu'Omid n'est pas le premier satellite iranien, l'Iran ayant construit auparavant le satellite Sinah-1 lancé en 2005 depuis le site de Plesetsk en Russie à l'aide d'un lanceur Cosmos-3M. Ce satellite a été placé sur une orbite hélio-synchrone et était destiné notamment à la reconnaissance.

Ainsi l'Iran, après de multiples essais, a réussi à se hisser parmi les plus grandes puissances spatiales et compte poursuivre ses efforts dans les prochaines années avec pour objectif l'envoi d'un satellite de télécommunications iranien, objectif difficile car l'orbite à atteindre sera alors géostationnaire, c'est-à-dire 36 000 km à comparer aux 378 km de l'orbite d'Omid. Néanmoins le lancement de lundi avait été jugé bien au delà des capacités spatiales iraniennes, et ceux-ci nous ont ainsi démontré qu'ils pouvaient nous surprendre. Gageons que ces avancées technologiques restent au service de la Science et non du militaire.

Si vous voulez plus d'informations sur le lancement de Sinah-1.

vidéo du lancement: