Jeudi à 22h54 (heure de Paris), Arianespace s’est offert un magnifique succès avec le décollage – à l’heure – du lanceur Ariane 5 ECA L564, qui a marqué le cinquantième succès d’affilée de la famille Ariane 5.
Cinquante succès d’affilée, c’est moins bien qu’Ariane 4 (qui avait fixé la barre à 74), mais c’est bien mieux que le principal concurrent, Proton, qui n’a jamais atteint un tel niveau de réussite en près de 400 vols !
D’ailleurs, en 2012, le lanceur russe n’a placé pour l’instant que cinq satellites commerciaux en orbite, contre maintenant six pour Ariane.
Le lanceur L564 incorporait une grande nouveauté : le nouvel ordinateur de bord OBC-C, qui succède à l’OBC-B. Selon Astrium, il est plus léger, plus puissant et plus robuste. La taille mémoire a été multipliée par quatre, et la capacité de calcul par dix.
En comptant les deux satellites, les deux adaptateurs et le Système de Lancement Double SYLDA5, la performance demandée au lanceur est de 10 183kg, ce qui constitue un nouveau record. Le précédent était détenu par le Vol 201, avec 10 051kg, soit 132kg de moins.
Même si les Russes tentent parfois de faire du lancement double – et ce sera d’ailleurs le cas lors du prochain vol de Proton – seule Ariane est capable d’une telle performance. Cela montre bien tout l’intérêt de disposer d’un lanceur performant, ce qui devrait aider à convaincre le CNES de la nécessité de développer Ariane 5 ME, dont la mise en service est toujours aussi incertaine du fait de la volonté de passer directement à une Ariane 6 plus flexible, mais moins puissante.
Le plus gros satellite sur ce vol était Intelsat 20, développé par Space Systems/Loral, le plus gros constructeur au monde de satellites commerciaux, qui vient récemment de changer de nationalité à l’occasion de son rachat par la société canadienne MDA. Il s’agit d’une plate-forme LS-1300E, qui a connu un échec partiel lors d’un précédent lancement en juin dernier, suite au non déploiement de l’un des deux panneaux solaires. Après avoir tenté de faire porter le chapeau au lanceur Sea Launch, SS/L s’est finalement résigné à reconnaître sa responsabilité dans l’histoire.
Le « petit » satellite était HYLAS 2, développé par Orbital pour le compte de Avanti.