Aeroplans - Airbus Concept PlaneAnalyse - Airbus relance pour sa deuxième édition, son concours « Fly your ideas ». Compétition destinée aux étudiants du monde entier dont le niveau s’étale du cycle Master au Phd, toutes disciplines confondues.

La première édition de 2008 avait réuni 2350 étudiants de 80 pays différents, pour imaginer l’avion de demain, plus respectueux de l’environnement. Cette année la problématique est bien toujours de concevoir l’avion du futur, mais cette fois autour de ses 5 étapes de vie (Conception, chaîne d’approvisionnement, production, exploitation et fin de vie), tout en rendant ces 5 étapes plus soucieuses de l’environnement.

 

 

 

 

 

Aeroplans - Life Cycle Airbus Fly Your IdeasAppel aux talents des étudiants du monde entier

Ce concours international se déroulera en 3 étapes. Les équipes (de 3 à 5 étudiants) ont jusqu’au 30 novembre 2010 pour s’inscrire sur le site airbus-fyi.com. Après le 17 janvier 2011 une première sélection réduira les participants à 75 équipes, à partir de là les sélectionnés se verront épaulés par un "Airbus Mentor" afin de soumettre un rapport de 5000 mots (en anglais) pour présenter leurs projets, ainsi qu’une vidéo de 5 minutes introduisant leur équipe. De Mai 2011 à Juin 2011, 5 équipes finalistes seront retenues. La finale aura lieu au salon du Bourget 2011 devant un jury composé de professionnels de l’industrie aéronautique. L’équipe vainqueur se verra attribuer un prix de 30 000 euros et 15000 euros pour l’équipe dauphine.

Rappelons que l’équipe vainqueur de l’édition précédente, la « COz team » de l’University of Queensland en Australie, c’est vu récompensée pour son utilisation d’un Biocomposite à base de plante de Ricin pour composer les éléments de cabine. Les seconds finalistes, la « Solar voyager » de La National University Aeroplans - Concept Plane Airbusof Singapore, avaient imaginé l’utilisation de panneaux solaires pour produire l’énergie électrique de l’appareil. D’autres belles idées novatrices avaient émergé, tel que l’utilisation de biocarburant à base d’algues ou l’intégration d’un moteur électrique dans le train avant, supprimant l’utilisation des moteurs de l’appareil pendant les phases de taxiway.

Du point de vue de l’avionneur, les passagers souhaitent des vols moins chers, un embarquement moins contraignant (dû notamment à la sécurité), un meilleur confort et bien sûr le respect de l’environnement. Airbus prend donc très au sérieux ces critères, l’innovation dans le passé avait permis à l’avionneur de se hisser au sommet, c’est donc tout naturellement que la compagnie entretient son savoir faire pour se maintenir face à la nouvelle concurrence. C’est ainsi qu’elle dévoila son avion de rêve « concept plane », ce qui permet de donner une plus grande profondeur médiatique à l’événement « Fly your Ideas », et motivant de surcroît les étudiants à se lancer dans l’aventure.

« L’avion de Rêve » selon les ingénieurs Airbus

On se remue les méninges aussi en interne chez le géant européen, le « concept plane » a laissé court à l’imagination des ingénieurs pour synthétiser ce que pourrait être l’avion de ligne de 2050, voire 2030 si certaines technologies bondissent. Le projet mené tel un concept car dans l’industrie automobile, dévoile une aile au design épuré et une nouvelle forme de fuselage, afin de réduire la traînée, donc la consommation. Le respect de l’environnement est donc mis en avant, il aurait été apporté un soin particulier pour optimiser l’espace intérieur, permettant l’embarquement de plus de passagers. L’utilisation de biocombustible a été aussi évoquée, l’effort d’abandonner les carburants fossiles est l’une des principales problématiques pour l’aviation de demain. Pour la génération du courant électrique, l’emploi de piles à combustible ou de panneaux solaires serait possible.

Aeroplans - Boeing présente son concept SUGAROn remarquera surtout la forme de l’empennage en U, qui agit comme un bouclier contre les nuisances sonores à la sortie des réacteurs. Il faut l’avouer cela est très agréable à regarder.

Le confort n’est pas oublié pour autant puisque les ingénieurs ont imaginé des sièges s’adaptant à la morphologie des passagers. On évoque l’emploi d’images holographiques pour le divertissement.

Les équipes Airbus ont aussi planché sur l’emploi des moteurs de type « open rotor », technologie estimée comme clé d’après certain motorise comme Rolls-Roys. L’étude a démontré que leur emploi serait optimal en position arrière prés de l’empennage, mais la nuisance sonore auprès des riverains des aéroports serait supérieure aux modèles actuels.

Outre atlantique, si on hésite sur le choix de la remotorisation ou non du 737, on n’hésite pas à développer les idées sur la future génération dans le cadre d’une étude lancée par le NASA.

Nasa, stimulant de réflexion pour les industriels américains.

L’agence spatiale américaine a réuni autour d’elle tout le gratin de l’aérospatial américain afin de réfléchir à ce que pourrait être l’avion commercial de 2030 à 3035. Ces futurs appareils de génération N+3 (N étant la génération actuelle), devraient afficher une consommation de carburant réduite de 70%, une émission de C02 réduite de 75% et être moins bruyant d’environ 71DB.

Plusieurs approches on été imaginées par les industriels, Boeing a présenté son étude SUGAR (Subsonic Ultra Green Aircraft Research). Imaginant un appareil hybride d’une longue voilure en position haute (40m d’envergure), motorisé par des moteurs combinant une propulsion électrique avecAeroplans - Northrop Grumman pense au concept SELECT des turbofans ou des Open rotors. Pour Boeing c’est clairement la solution la mieux appropriée aux exigences de la NASA. Le constructeur estime qu’avec la propulsion électrique les appareils pourront décoller sur une plus courte distance tout en émettant beaucoup moins de nuisances sonores.

Autre approche, le projet Select (Silent Efficient Low Emissions Commercial Transport) articulé par Northrop Grumman et Rolls-Roys, plus conservateur, s’appuie sur la combinaison de différentes technologies ayant fait leurs preuves, ce qui permet généralement de sécuriser les coups de développement. On évoque alors l’utilisation de moteurs triple corps, et l’emploi massif de composites ou nano composites. Appareil de la classe de 120 sièges, il devrait pouvoir décoller sur des pistes plus courtes (moins de 5000 pieds), tout en affichant un rayon d’autonomie plus élevé.

Le MIT associé à Aurora Flight science, Aerodyne et Pratt & Whitney sont aussi de la partie. Projet beaucoup plus ambitieux, ils présentent leur « double Bubble » D8, appareil de 180 à 350 sièges. Fusionnant 2 fuselages d’avion en longueur, propulsé par 3 turbofans en queue, sous l’empennage. L’utilisation de matériaux composite est bien sûr affichée, ainsi qu’ un très haut taux de dilution pour la motorisation.Aeroplans - Concezpt présenté par Aurora Mitflight Science et Aerodyne

Cessna et GE aviation, ont quant à eux présenté un petit avion bimoteur d’une vingtaine de places, l’AR-20. Utilisant des turbopropulseurs ou encore une fois des open rotors. En configuration aile haute, empennage en T, il présenterait de plus un fuselage particulier dont la forme oblongue permet de profiter d’un écoulement laminaire de l’aire. L’AR-20 pourrait réduire la congestion des centres métropolitains majeurs en utilisant des aéroports communautaires pour le voyage de point à point.

Pour la NASA, les conclusions de l’étude ont montré que les appareils N+3 pour respecter le cahier des charges en terme d’environnement, seront en moyenne moins rapide (Mach 0,70) et voleront plus haut, à 45000 pied par rapports aux aéronefs actuels. Avec une motorisation plus silencieuse ils devront décoller sur de plus courtes distances (on évoque 1,5km). La taille moyenne des aéronefs devrait être réduite, pour pas plus de 180 sièges.

Ce n’est donc pas encore pour demain que nous verrons un nouveau Aeroplans - Le Concept AR20concorde au dessus de l’Atlantique. L’étude montre bien, une nouvelle fois que la prouesse technologique franco-britannique était bien trop en avance sur son temps. Néanmoins Le supersonique civil fait toujours rêver et suscite réflexion chez Lockheed Martin et Boeing. Un quadriréacteur à empennage inversé de 100 places pouvant rentrer en service vers 2035 a été imaginé. Avec une vitesse supersonique de l’ordre de Mach 1,6 à 1,8 (Mach 2,2 pour le Concorde), affichant une autonomie de 5000NM. La technologie permettra de réduire la perception du Bang d’environ 70DB. Mais la barrière à un tel appareil ne serait pas technique mais d’ordre législatif, la réglementation en effet, interdit le vol supersonique au dessus des terres, réduisant l’appareil au rôle de transporteur transocéanique. Les 2 industriels se disent néanmoins prêt à passer aux essais en soufflerie. On pourrait alors se laisser à rêver.

Pour le plus grand plaisir des passionnés, l’après 787 et A350 est donc bien en route. Comme nous avons pu le voir, les industriels font un effort tout particulier pour concevoir un avion du futur toujours plus vert. Chose peu facile compte tenu de la dépendanceAeroplans - Concept écologique et supersonic pour la NASA aux énergies fossiles, la clé ne sera sûrement pas l’aboutissement d’une seule technologie novatrice mais la combinaison de multiples techniques (biocarburant, design éco efficient, utilisation de nouveaux nano composites…). N’oublions pas que le respect de l’environnement ne doit pas être seulement évoqué pendant l’étape d’exploitation de l’appareil, mais bien tout le long de sa vie, de la conception, à la production, à la maintenance, jusqu’au démantèlement. Il se pourrait bien que l’imagination et la créativité d’étudiants du monde entier, donnent la route à suivre. La rédaction d’Aeroplans.fr souhaite bonne chance aux participants de « Fly your Ideas ».

Arnaud Gonnard


Aeroplans - Airbusz Fly Your Ideas