gripen-baroud-honneur-bresilUne délégation suédoise de la plus haute importance puisqu'il s'agit ni plus ni moins du ministre suédois de la défense est arrivé le 25 novembre à Rio pour s'entretenir avec les représentants de l'armée brésilienne.

Dans cet appel d'offres où le Rafale de Dassault se place comme favoris, les Suédois abattraient'-ils ici leurs dernières cartes ?

Alors que la décision brésilienne sur l'achat de son futur avion de combat se fait attendre, toutes les spéculations sont permises. Le rafale annoncé comme grands favoris de cet appel d'offres à rebondissement sera t'il détrôné par son rivale suédois ? C'est du moins ce qu'espère Sten Tolgfors ministre suédois de la défense qui rencontre actuellement les responsables brésiliens accompagné d'Ake Svensson PDG du groupe Saab. Les deux hommes vont rencontrer au cours des deux prochains jours le président Brésilien Lula ainsi que les responsables de l'armée Brésillienne avec la ferme intention de remporter le contrat.

 

Campagne de déstabilisation contre Dassaultgripen-concurrents-rafale-fa-18-hornet

Au cours de cet appel d'offres, l'avionneur français s'était plein d'avoir fait les frais d'une campagne de déstabilisation orchestrée notamment par ses concurrents américains et suédois qui accusaient Dassault d'avoir bradé son rafale de plus de 40% pour s'assurer une réponse positive de la part des Brésiliens. Même si cette information se révèle erronée, nous avons pu voir apparaitre au cours des négociations avec le Brésil de nouvelles techniques de vente, les industriels français et occidentaux n'hésitant plus à offrir des technologies de défense à des puissances étrangères. De plus, la création d'emploi au Brésil lié à la construction de l'avion faisaitpartie des conditions minimales à remplir pour être sûr d'accéder à la finale.

Transfert de Technologie sans précédent

Dans un secteur aussi sensible et stratégique qu'est l'armement, cette expression qui fait tourner plus d'une tête a été la clé de la victoire. De plus en plus, les pays émergents notamment de la zone BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) exigent des transferts de technologie de plus en plus conséquents. Au départ très réticent, les industriels occidentaux ne se sont pas privés d'offrir sur un plateau d'argent des technologies de pointe au risque de perdre un avantage compétitif majeur dans les années à venir. Les suédois vont un peu plus loin que les Français dans leurs dernières offres, il propose un partenariat très large entre l'industrie aérospatiale brésilienne et suédoise ainsi qu'un intéressement non négligeable dans le développement de la prochaine génération de Gripen. Le Brésil serait également impliqué dans la production de l'avion, le Brésil aurait d'ailleurs obtenu un droit de distribution exclusif de l'appareil vers tous les autres pays d'Amérique du Sud, devenant ainsi un partenaire de taille pour les Suédois. Les difficultés financières rencontrées par le constructeur scandinave seraient-elles à l'origine de cette générosité de dernière minute ?

La primauté du court terme

Dans ce sprint final où s'affronte le Rafale français, le Gripen suédois et le F/A-18 Hornet américain, l'annonce triomphante de la victoire du Rafale au Brésil n'était-elle pas prématurée ? Les stratégies à court terme appliquées par les industriels et gouvernement français ou occidentaux ne représentent-elle pas plutôt une menace pour l'industrie de l'aéronautique Française (entre autres) qui en permettant à des pays émergeant de produire un appareil doté d'une technologie de qualité identique, participerait à la création par la même occasion d'un concurrent sérieux aux coûts de production inférieurs ? En ce sens, nous pouvons nous demander si le gagnant du marché brésilien ne sera pas en réalité l'unique perdant de cette course à suspense.

Vidéo de démonstration du Gripen réalisée pour le marché Indien: