Aeroplans - Démonstrateur Taranis de BAE systemsLe 12 juillet, l’entreprise Britannique BAe Systems présentait son Taranis (nom du dieu celte de la foudre) à la presse sur son site de Warton au Royaume unis. Le Projet, lancé en 2006 est cofinancé par l’industriel et le MOD (ministère de la défense britannique) à hauteur de 25%-75% soit environ 265 MdeLivres. Ceci afin de développer un démonstrateur technologique de drone furtif UCAV démontrant à terme la possibilité de frappe à longue distance voir, sur un autre continent en toute autonomie.

BAe Système incontournable dans les drones en Europe.

BAe Systems, déjà avec les ambitieux programmes MALE Watchkeeper et Mantis se révèle comme un acteur incontournable en matière de drone en Europe.

 

 

Il faudra attendre La SDSR (Revue de stratégie de défense de sécurité) qui doit s’achever en automne pour connaitre la fiche de route en matière de drone pour le Royaume-Unis. On saura alors si le MOD se tournera sur l’achat de matériels américains sur étagère ou continuera les programmes nationaux avec un budget de défense déjà bien affaibli, en envisageant de s’ouvrir à la coopération européenne.

Aeroplans - Démonstrateur Taranis de BAE systemsEn attendant BAE systems renforce sa position dans le domaine, maître d’œuvre du programme en coopération avec Qinetiq, Rolls-Roys chargé de l’installation motrice (sur base de l’Adour 951 à régulation numérique) et GE Aviation pour le système de carburant et la génération électrique.

Les caractéristiques officielles précisent que le Taranis aurait la taille d’un Hawk (soit 11,3m de long et 9,9m d’envergure) pour une masse au décollage d’environ 9 tonnes. L’accent est mis sur la furtivité et l’appareil devra comporter deux soutes internes pour la délivraison d’armements. La présentation à la presse n’aura guère plus révélé d’éléments, les journalistes étant tenus à distance et le Taranis plongé dans la pénombre. On peut nnéanmoins distinguer la large entrée d’air dorsale et une voilure d’aile volante, un« classique » pour les démonstrateurs d’UCAV.

BAE Systems s’appuie sur l’expérience acquise avec les anciens Kestrel, Raven et Corax. Les essais en vol du Taranis sont prévus pour 2011, probablement en Australie sur le site de Woomera. Mais le programme ne prévoit pas la démonstration de délivraison d’armements. L’industriel aurait soumis une discrète proposition pour le projet « Novel Air Concept » du plan technologique de défense de 2009. Il s’agirait de trouver une alternative économiquement viable aux appareils pilotés et missiles de croisières sur une base d’UCAV dans les décennies à venir.

Aeroplans - nEUROn © Dassault AviationVers une coopération européenne ?

L’industrie Britannique devient depuis ces dernières années un des principaux moteurs en Europe en matière de drones, mais avec un budget de défense des plus austères, le pays devrait s’ouvrir à la coopération européenne. La DGA française a quant à elle fédérée Thales, le suédois Saab, le grec HAI, l'espagnol EADS-CASA, l'italien Alenia Aeronautica et le suisse RUAG autour du démonstrateur nEUROn dont Dassault Aviation est le maître d’œuvre. Le projet doit démontrer la faisabilité d'une mission air-sol automatisée insérée dans un réseau C4I d'une durée de 100 minutes à 100 km de sa base d'opération. Mais aussi la réalisation d'une plate-forme furtive, tant dans le domaine de la signature radar que dans celle de la signature infrarouge, le tir d'armements (2 x bombe guidée laser de 250kg ou, moins vraisemblablement, de bombes lisses dotées d'un kit AASM) à partir d'une soute interne dans des délais très courts.

L’idée de s’associer avec l’industrie britannique, lorsque interviendra le financement de projets visant à terme une mise en service dans les forces, parait avantageuse. Les besoins des différents pays en matière d’UCAV seraient assez similaires, la priorité serait mise sur la furtivité et la frappe en profondeur.

Boeing vole la vedette à Farnborough.

Il s’agit aussi pour l’Europe de rattraper son retard par rapport aux Etats-Unis. Boeing devrait voler la vedette au salon de Farnborough aux drones britanniques, avec plus d’une douzaine d’appareils sur Aeroplans - Pantom Ray © Boeingson stand "Unmanned Systems". C'est notamment le Phamtom Ray en première présentation internationale qui devrait faire sensation. Ce dernier est le descendant directe du défunt démonstrateur de drone de combat X-45C. Développé en seulement 2 ans dans les bureaux du « Boeing Phantom Works », le programme est totalement autofinancé par l’industriel américain. Le Phantom Ray pourrait effectuer son premier test cet été et voler dès décembre 2010.

Même si ce n’est pas pour tout de suite, on peut penser que le compétiteur américain cherchera à se positionner des deux cotés de l’Atlantique lorsque l’acquisition de ce type d’UCAV sera d’actualité. D’où la nécessité pour les industriels européens de coopérer pour contrer Boeing et bien d’autres. La coopération aurait aussi l’avantage de réduire le coup unitaire d’un appareil comme il avait été prévu pour l’Eurofighter (bien que le Typhoon n’en soit pas l’exemple parfait). Mais il s’agirait de ne pas disperser les influences européennes sur les marchés exports comme c'est le cas aujourd’hui entre les appareils de génération 4+ (concurrence entre Rafale, Eurofighter et Gripen).

La rédaction d'Aeroplans.fr a le plaisir de vous présenter aujourd'hui le premier article d'Arnaud Gonnard dans nos colonnes.