Aeroplans - GALILEOSi l'Europe n'a aucun mal pour imaginer et concevoir des systèmes spatiaux innovants et performants, la mise en œuvre de ces projets continue d'être un obstacle. Et pourtant, les retombées économiques ne manquent pas et un projet comme GALILEO aurait à sa portée bon nombre de contrats commerciaux si seulement il avait été déployé en temps et en heure. Reste que les européens ont toujours du mal à travailler entre eux. Si l'on pouvait croire que ces mêmes retombées économiques furent le problème, il devient évident que la question est ailleurs. Vision commune, répartition des compétences, l'Europe semble avoir encore du mal à se fédérer autour de ces projets qui pourtant représentent l'avenir de son industrie spatiale.

5 ans, c'est le retard qu'affiche aujourd'hui l'ambitieux système de géolocalisation par satellites GNSS GALILEO. Le programme dont les coûts commencent à dangereusement s'envoler au-delà des 10 milliards d'euros sur 20 ans, ne voit toujours pas le bout du tunnel alors que la cour des comptes européenne rend les résultats d'un audit peu flatteur. Aux dires de cette instance de contrôle, le projet GALILEO aurait tout bonnement était « mal préparé » et « mal géré ». Il faut dire que personnes n'a encore été nommé à la tête du programme et pour cause, chaque pays membres essayent de tirer un maximum de profits pour son industrie nationale. Evénement logique, il l'est moins quand il commence à mettre en péril la totalité du programme.

On se demande alors et ce, en toute bonne fois pourquoi vouloir la cerise sur le gâteau si au final il n'y a plus de gâteau à se partager ? Malheureusement, un des pays à rendre le projet de plus en plus bancal est un des partenaires les plus importants. L'Allemagne tente en effet coute que coute de ramener les bénéfices de la réalisation de GALILEO vers son territoire. Si le pays est particulièrement impliqué de part son influence financière et technique, on ne comprend pas toujours cet acharnement et ce alors même qu'EADS (une entreprise franco-allemande avant tout) est le principal bénéficière du chantier. Mais voila, même au sein d'EADS les allemands tentent de rapatrier les contrats chez eux. Ceci n'étant évidement pas du goût des autres partenaires créant ainsi la situation de blocage que nous connaissons.

En attendant que le projet se dote des instruments juridiques et financiers adaptés à la bonne gestion du programme, GALILEO devrait selon la cour des comptes s'employer à favoriser le développement de ses premières capacités commerciales. Ceci dans le simple but de compenser au plus vite les surcoûts générés par ses tentions qui au final, sont plus d'ordre politiques que techniques. Reste que dans le monde la concurrence continue de s'organiser laissant de moins en moins de place au système européen aussi brillant soit-il. Les premiers lancements de satellites sont prévus pour le premier semestre 2010 grâce au lanceur Soyouz exploités par Arianespace depuis le port spatial de l'Europe de Kourou en Guyane.

Nous avions déjà parlé des candidats les plus sérieux au podium des systèmes de navigation par satellites. GLONASS et COMPASS (ou BEIDOU-2) sont toujours en avance rapide pour ce qui est de la mise en route. Les Russes continus de renouveler leur flotte de satellites en orbite alors que le système bénéficie largement de sa modularité puisque la masse des satellites utilisé est toujours assez faible pour être lancé à partir de fusées Proton par grappes de trois. Des coûts d'exploitations limités qui permettent à une industrie spatiale russe de continuer à mener à bien ses projets. En Chine la situation reste la même. L'ambition de faire du pays une grande puissance spatiale demeure. Outre les vols spatiaux habités et un accès à l'espace toujours plus grand, les Chinois développent leur propre système de navigation. Plus qu'un pied de nez aux Américains, le système à un bel avenir commercial devant lui et ce, notamment en Asie du sud-est.

Aeroplans - GALILEO

De plus, GALILEO aurait put profiter de la brèche qui s'ouvre actuellement au sein même du leader sur ce marché, le GPS. En effet, le GAO ( Governement Accountability Office) pointe du doigt des déficience dans l'entretient du système américain qui pourrait avoir des problèmes dans les années à venir. Si le système lancé en 1986 fonctionne actuellement grâce à une constellation d'une trentaine de satellites, seul 24 de ces derniers pourraient suffirent à remplir les missions civiles et militaires du GPS dans le monde. Or, l'US Air Force en charge du projet, puisque ce dernier fut originellement développer pour un usage militaire ne peut pas garantir qu'elle pourra remplacer les satellites vieillissants en temps en en heure. Si la durée de vie de ces satellites est limitée dans le temps, l'USAF souhaite aujourd'hui en profiter de l'occasion pour moderniser le GPS (meilleure précision, meilleure réactivité...).

Or, le retard prit dans le lancement de cette nouvelle génération d'appareils inquiète le GAO comme l'USAF. Ils pourraient en effet induire de graves interruptions autant dans le domaine civil que militaire. Cependant, les Américains semblent avoir pris le problème à bras le corps avec une enveloppe de 5,8 milliards de dollars pour moderniser le système avant 2013. 2013 soit l'année pendant laquelle GALILEO devrait être mit en service.

Si la constellation ne devrait pas descendre en dessous de 24 satellites puisqu'un lancement est prévu en Août, un autre début 2010, le système européen s'il n'avait pas eut à pâlir de ses problèmes en interne aurait put se faufiler au sein de cette crise de confiance que risque de traverser les utilisateurs de GPS. S'il était opérationnel, GALILEO aurait été la seule alternative sérieuse pour les millions d'utilisateurs de part le monde. Outre les activités commerciales, rien ne garantie que les Américains ne fassent des efforts vis-à-vis de l'utilisation qu'en font les militaires européens dans le cas où la constellation soit saturée.

 

 

Aeroplans - Proton