Aéroplans - Décollage du Vol 196 ! (Getty Images)

Encore une fois, le lanceur européen a parfaitement accompli sa mission. Le Vol 196 a décollé mercredi soir avec quelques minutes de retard (22h59 à Paris) de la Zone de Lancement n°3 du Centre Spatial Guyanais.

Trente-deux minutes et quarante-six secondes plus tard, il a placé le satellite africain Rascom-QAF1R sur son orbite de transfert géostationnaire, marquant ainsi la fin de la mission. Quatre minutes plus tôt, il avait déjà largué le satellite égyptien Nilesat-201.

Tous les deux ont été construits par Thales Alenia Space, qui symbolise ainsi sa position de leader mondial dans ce secteur, quelques semaines après avoir remporté le méga-contrat pour le développement de la constellation américaine Iridium-NEXT.

 

Aéroplans - Transfert du lanceur L554 vers la ZL3 (Getty Images).

 

Le retard de quatorze minutes a été provoqué par un problème lié à un radar au sol, d'une part, et par un incident technique sur Rascom-QAF1R d'autre part.

Le lanceur L554 utilisé pour cette mission fait partie du lot de production PA. Il incorporait une petite nouveauté : une nouvelle structure SYLDA5. Cette nouvelle « famille K » du SYstème de Lancement Double Ariane a gagné 60cm de hauteur par rapport à la version classique. C'est elle qui permet d'abriter le satellite qui est placé en partie basse. La hauteur disponible est maintenant de 7m, contre 6,4m précédemment.

Il ne reste que quatre lanceurs dans le lot PA, après quoi il faudra entamer le PB. Trois de ces quatre Ariane 5 devraient théoriquement décoller cette année, afin d'atteindre l'objectif de six lancements que Jean-Yves Le Gall a fixé à son entreprise. L'objectif était précédemment fixé à sept vols, mais les déboires qu'ont connus les vols 194 et 195 n'ont pas facilité les choses. Le prochain lanceur est déjà en préparation dans le Bâtiment d'Intégration Lanceur (BIL), son décollage étant prévu pour le début du mois de septembre.

Avec ce nouveau succès, Arianespace reprend la tête de la course aux lancements qu'elle mène avec International Launch Services. L'opérateur américano-russe n'a en effet lancé que cinq satellites pour l'instant en 2010, alors que le Vol 196 porte à six le nombre de charges utiles mises en orbite par Ariane 5 ECA.

 

 

Aéroplans - Test de déploiement des panneaux solaires de Rascom-QAF1R (Thales Alenia Space).Pour parvenir à ce « score », l'Europe n'a eu à lancer que trois Ariane, alors que les Russes ont dû sortir cinq Proton-M de leur chaîne d'assemblage. Cette comparaison met bien en évidence l'intérêt du concept de lancement double, que nous devrions pourtant abandonner avec la prochaine génération de lanceurs.

Un bon point toutefois pour nos amis et concurrents : il y a deux semaines, un lanceur Proton destiné à lancer un triplet de satellites GLONASS a été gravement endommagé lors de son transport de Moscou vers Baïkonour. Moins d'un mois plus tard, une nouvelle fusée était convoyée au Kazakhstan en remplacement. Cela montre bien à quel niveau d'industrialisation se trouve le secteur spatial russe, niveau que l'Europe n'est pas près d'atteindre.

Mais ce soir, l'ambiance à Kourou n'est pas à ce genre de considérations... Félicitations donc à toutes les équipes du CNES, d'Arianespace, d'Astrium, de Thales, de Cegelec, de Nilesat, de Rascom et bien d'autres encore pour cette magnifique réussite !

Aéroplans - Décollage du Vol 196 ! (Getty Images)

Aéroplans - Transfert du lanceur L554 vers la ZL3 (Getty Images).

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Aéroplans - Décollage du Vol 196 ! (Getty Images)

Aéroplans - Décollage du Vol 196 ! (Getty Images)

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Aéroplans - Décollage du Vol 196 ! (Getty Images)

Aéroplans - Décollage du Vol 196 ! (Getty Images)