Cet article fait suite à : Retour sur les déboires du Dreamliner.

Aeroplans - Boeing 787 DreamlinerAvec tous les problèmes dont nous parlions dans notre article précédent, le Dreamliner commence à voir l’insatisfaction de ses clients s’afficher au grand jour. On se souvient du mécontentement du président de Qatar Airways qui menaçait d’annuler sa commande de 60 avions lors du salon du Bourget. Le meilleur client du programme, l’australien Qantas a annulé 15 commandes et en a reporté autant d’autres. Le second transporteur allemand, la compagnie Air Berlin a de son côté engagé des discussions quant aux retards prient par Boeing. Les 25 exemplaires commandés par les allemands doivent normalement être livrés entre 2013 et 2017. Le directeur financier de la compagnie a d’ailleurs déclaré que les retards du programme Dreamliner « étaient tout sauf satisfaisants ». Il a ensuite ajouté que « la situation n’était plus drôle ». Au final c’est peut-être la bonne affaire qu’est en train de réaliser le transporteur. Avec les difficultés que le groupe rencontre actuellement, entre autres sur ses lignes long courrier, ces problèmes industriels à répétition chez Boeing permettront peut-être de mieux adapter ces commandes en fonction de la future stratégie d’Air Berlin.

 

Aeroplans - Boeing 787 Dreamliner

D’autres transporteurs se sont ainsi engouffrés dans la brèche. Les compagnies chinoises clientes de l’avionneur américain ont ainsi repoussé leurs livraisons qui auraient pu, selon toute vraisemblance, être assurées pour la fin de l’année prochaine. Des gestes commerciaux à tout va alors que les observateurs commencent à se demander si ce programme sera vraiment aussi rentable pour Boeing qu’annoncé. Les trois premiers exemplaires de test ayant subit tant de modifications que les compagnies devant les acheter, les ont refusés. Une charge de 2,5 milliards de dollars en plus pour un programme dont les coûts s’envolent de plus en plus.

Seul le fidèle allié japonais assure avoir une pleine et entière confiance

en Boeing en ces temps de crise. La seconde compagnie nationale, All Nippon Airways a d’ailleurs converti une commande de 5 B767 en une nouvelle commande de 5 B787. Le transporteur passe ainsi à 55 le nombre de ses exemplaires du Dreamliner en commande. Ce sera d’ailleurs le premier client livré, bien que pour le moment, la date ne soit pas tout à fait certaine. La compagnie ANA a du annuler des Aeroplans - Boeing Dream Liftercompagnes médiatiques pourtant prometteuses. L’une d’elle consistait à acheminer des milliers de spectateurs japonais jusqu’aux jeux Olympiques de Pékin en 2008. Reste que la compagnie affirme avoir reçu l’assurance de Boeing d’obtenir une vingtaine d’appareils d’ici la fin de l’année budgétaire 2011-2012. Une mesure qui ne devrait pas trop mettre en péril ses plans alors que la commande initiale de B767 avait justement eu lieu pour palier aux retards du Dreamliner. La conversion en B787 aura eu lieu à un moment particulièrement profitable pour les Japonais, Boeing étant désireux de ne pas plus froisser son client de lancement. Toutefois, ANA joue gros sur ce coup car, si l’échéancier était une nouvelle fois repoussé, c’est toute la stratégie de réseau et d’affectation des avions du groupe qui serait mise en péril. Une stratégie dont dépendent les perspectives de croissance et de rentabilité de l’entreprise.

Boeing reste néanmoins confiant sur ses perspectives d’avenir. Au premier trimestre l’avionneur aura livré autant d’appareils que l’année dernière soit 125 avions commerciaux (99 B737, 2 B747, 3 B767 et 21 B777). De plus, Boeing prévoient un quasi doublement de la flotte mondiale d’ici à 2028 soit 35.600 unités en services. Un marché de 3.200 milliards de dollars que ne manqueront pas d’entamer les Américains. La catégorie du Dreamliner devrait représenter 8.080 avions en 2028 contre 3.315 en 2008. Reste que selon Boeing la part des gros porteurs serait de 4% du marché global sur la période 2000-2019. Un chiffre contesté par Airbus qui y voit 9% du marché.

MC.