Aeroplans - Rafale en SuisseMalgré sa possible déconvenue en Grèce en ce début d'année 2009, le Rafale de Dassault Aviation a encore quelques cibles dans sa ligne de mire. En vue, la Suisse, le Brésil, L'inde, le Koweït ou encore la Lybie. Au programme de votre site AEROPLANS, un topo sur les challenges qui attendent l'avion français dans ces contrées. Un épisode en cinq étapes qui commence aujourd'hui avec la Suisse et sera bientôt suivi par le Brésil.


Pour remplacer ses vieux Northtrop F-5, l'armée de l'air suisse a lancé un appel d'offre international pour un budget estimé de 1,36 milliards d'euros. Un appel d'offre qui devait originellement déboucher sur une décision courant juillet 2009. Pour cette somme, les helvètes devraient pouvoir se munir d'une vingtaine d'appareils de dernière génération. L'avion du constructeur français Dassault Aviation est en concurrence avec le Gripen suédois et l'Eurofighter du consortium EADS. Si l'on écoute certaines voix qui s'élèvent aujourd'hui des montagnes suisses, l'Eurofighter aurait était écarté par les autorités suisse indécises entre le Rafale et le Gripen. L'avion suédois a en effet toutes ses chances en Suisse. Outre ses qualités à l'exportation traitées précédemment, Saab produit un avion adapté au relief suisse et surtout au budget. Cependant, la principale menace qui se profile face au Rafale est aujourd'hui le peuple suisse.

Aeroplans - Armée de l'air suisse


Contre les 40 millions d'euros que coûte un Rafale hors armement (rajoutez plusieurs dizaines de millions d'euros suivant les équipements additionnels choisis), le Gripen est un avion certes plus ancien mais surtout moins cher (moins de 50 millions d'euros tout compris). Or la Suisse est un pays avec ses originalités et c'est bien son peuple qui, par référendum se prononcera sur l'achat de nouveaux avions de combat. Ici, il n'est pas question du choix entre le Gripen et le Rafale mais simplement de la dépense publique de ces 1,36 milliards d'euros. Or les suisses semblent partagés à en croire par l'usage de ce référendum suscité par une série de pétitions. Seulement si les suisses se prononcé en défaveur de l'achat de ces avions, l'appel d'offre serait annulé. En tout et pour cause, si cette situation de réalise la décision définitive des autorités suisses ne pourra se faire qu'en 2010.


Les forces du GIE Rafale (Groupement d'Intérêt Economique formé par Dassault Aviation, Snecma et Thalès) ne veulent pour le moment pas croire à un tel referendum et on les comprend. Le bureau suisse travail en tout cas sur le lobbying nécessaire à une telle vente. Ces équipes reçoivent un soutient fort de la part de la classe politique française. En effet, Hervé Morin participe activement à ce lobbying sur les autorités suisses. L'actuel ministre de la défense a ainsi rendu visite à ses homologues suisses pour vanter les mérites de l'avion français dès l'annonce de leur désir de remplacer leurs F-5. Il propose également d'ouvrir les portes de la base aérienne stratégique 116 de Luxeuil-Saint-Sauveur proche de la frontière.

Aeroplans - Rafale en SuisseEn dehors des ordinaires opérations de lobbying ou d'influence, l'équipe française en charge du dossier joue au difficile jeu du commerce de compensation. Comme dans beaucoup de pays désireux de trouver dans l'achat d'un avion bien plus que des moyens de défense, la Suisse souhaite être associée à la construction du Rafale (ou du Gripen). Plus que la meilleure offre financière ou technique, offrir un maximum de responsabilité à des grandes ou petites entreprises suisses jouera un rôle primordial dans l'obtention de ce contrat. Ici, nous ne parlons pas que d'un échange de savoir-faire puisque les suisses ont déjà reçus l'assurance que Paris et la DGA allaient collaborer. Nous parlons de sous-traitance en Suisse. Un problème bien connu chez notre voisin puisque les autorités locales ont déjà soulevé l'ire de la population en créant l'aberration de rendre la fabrication de chars Léopard plus coûteuse que son achat pur et simple. Encore un risque que les français doivent prendre en compte et rend leur métier difficile.


Enfin, le spectacle est au rendez-vous puisqu'une délégation suisse a était invité pour observer les opérations du porte-avions français Charles de Gaulle ce mois ci. Le bâtiment qui est en entrainement au large des côtes de Toulon embarque 6 Rafale dont un, au standard F3. La Marine nationale apporte elle-aussi son concours à la vente du Rafale en créant un évènement sensationnel.

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