Aeroplans - Dassault RafaleAlors que M. Morin déclare à juste titre que moins on en parle mieux on se porte, le Rafale continue son chemin dans au moins trois pays figurant sur sa liste des possibilités pour l'exportation. La Suisse, la Libye et les Emirats-Arabes Unis, trois cibles de choix pour le chasseur de Dassault Aviation qui nous font encore penser que l'avion français volera bientôt sous d'autres couleurs que celles de l'armée de l'air.

En Suisse tout d'abord, Dassault Aviation a signé des accords stratégiques lors du récent salon de l'European Business Aviation Association de Genève. Si ces accords ne sont pas en lien directe avec la vente de Rafale, c'est un bon point pour l'entreprise française qui renforce encore un peu plus sa position sur le marché de l'aviation d'affaires qu'elle maîtrise grâce à ses Falcon. Autrement, ces accords pourraient bien concerner la « future » vie du Rafale puisque l'entreprise publique suisse concernée par ces accords, Ruag Aerospace pourrait alors

produire les activités de soutien logistique de l'appareil dans le pays. D'autres accords ont été signés avec l'avionneur Pilatus pour la construction en commun de sous-ensembles à destination des Falcon, des avions d'entrainement PC-21 et surtout du Rafale. Or on sait que la sous-traitance et la pleine participation au programme de construction du Rafale est un argument de poids dans la vente de ce dernier (Rappelez-vous le Brésil par exemple.). Des bonnes nouvelles donc qui viennent s'inscrire dans le long terme pour le français Dassault Aviation qui de toute façon continue de collaborer avec ces entreprises au niveau de l'AlphaJet, des drones et bien-sûr pour l'aviation d'affaires.


Pour finir et comme le disait « blou » en commentaire de notre article précédent, la récente attaque européenne sur le terrain de secret bancaire pourrait bien venir tendre les négociations. Si cette attaque surprise pour les helvètes n'a pour le moment pas eu de conséquences visibles pour le Rafale, la position agressive de la France (comparée à celle de la Suède) ne sera certainement pas un point à mettre en avant pour le GIE (Groupement d'Intérêt Economique formé par Dassault Aviation, Snecma et Thalès).


Alors que le chef de l'Etat, M. Nicolas Sarkozy se rendra aux Emirats-Arabes Unis lundi pour inaugurer la nouvelle base française d'Abou Dhabi, un porte-parole de l'avionneur Dassault a déclaré que l'hypothétique vente d'une soixantaine de Rafale au pays ne devrait pas se finaliser lors de cette visite. Il a cependant annoncé que les négociations avançaient pour ce contrat évalué à entre 6 et 8 milliards d'euros. Le pays pourrait bien devenir le premier client autre que la France à utiliser le Rafale. Ce serait en tout cas une excellente nouvelle pour la filière française et ses emplois. Les chaines d'assemblages pourraient à nouveau être plus sereines mais attention, la prudence et la discrétion restent de mise. L'image de marque française serait également redorée dans une région où les luttes d'influence sont de plus en plus violentes. Voir le Rafale voler dans la région serait le meilleur argument de vente pour l'avionneur français alors que des pays voisins se sont dits intéressés. On se rappelle néanmoins que le principale problème viendrait du manque de poussée des réacteurs. A ce jour, rien de plus n'a été communiqué sur ce sujet hormis la faisabilité d'une montée à 9 tonnes du M88-2.

Aeroplans - Dassault RafaleEnfin, nous avons pu constater que les négociations en Libye avançaient. Les déclarations du ministre de la défense sur le sujet ont été plutôt encourageantes même si l'on a pu remarquer une petite pique lancée en direction de la presse. Une presse qui n'aide pas au bon déroulement des négociations selon le ministre. En même temps le pays auquel nous essayons de vendre le chasseur de combat français ne jouit pas d'une excellente côte de popularité ni auprès du publique ni auprès des journalistes. On comprend alors que l'avionneur comme l'Elysée souhaitent négocier le plus discrètement possible cette vente loin des projecteurs. Même si les pauvres lecteurs que nous sommes, sommes assez frustrés de ne pas avoir plus d'information, nous préférerons surement sabrer le champagne une fois le contrat en poche tout en faisant confiance au GIE Rafale. Ceci alors même que le suspens monte suite aux déclarations de M. Morin : "Nous avons des discussions extrêmement approfondies avec un certain nombre de pays qui, je l'espère, aboutiront dans les prochaines semaines".


Les choses avancent donc pour Rafale alors que l'on attend toujours des nouvelles du Qatar et du Brésil (un marché extrêmement prometteur) alors même que l'équation semble défavorable au Koweït qui aurait plutôt choisit le Gripen. L'Inde reste également incertaine puisque l'on oscille entre les déclarations contradictoires depuis maintenant plusieurs mois. Manœuvre de déstabilisation, pression commerciale ou réel coup dur, l'avenir dira si le Rafale volera dans ce pays ou ailleurs.

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