Mercredi 27 mai, le vaisseau spatial Soyouz TMA-15 a décollé du cosmodrome de Baïkonour au sommet d'un lanceur Soyouz-FG (les Russes ont cette mauvaise manie de donner le même nom à la fusée et à sa charge utile).
L'équipage est constitué du Russe Roman Romanenko, du Canadien Robert Thirsk et du Belge Frank de Winne. Ils vont s'ajouter aux trois cosmonautes déjà présents à bord de la Station Spatiale Internationale pour former le premier équipage à six !
L'équipage actuel étant composé de l'Américain Michael Barratt, du Russe Guennadi Padalka et du Japonais Koichi Wakata, les cinq partenaires du programme seront donc représentés simultanément, ce qui est une grande première.
Mais peut-être une dernière aussi. Une telle diversité de nationalités résulte principalement du hasard des affectations et des multiples aléas de calendrier que la station a connu. Il faut garder à l'esprit que le programme est principalement russo-américain, et que ce sont donc ces deux pays qui disposent de la majorité des places disponibles.
Le 21 mai dernier, les Forces Spatiales russes ont procédé au tir d'un lanceur Soyouz-2 depuis la base de Plesetsk. La charge utile était constituée d'un satellite de télécommunications militaire d'un type nouveau, appelé Meridian.
Cela a été volontairement peu médiatisé, mais le vol ne s'est pas bien passé. Le troisième étage du lanceur, appelé « Bloc I », s'est arrêté de fonctionner environ trois secondes plus tôt que prévu, ce qui n'a pas permis à l'étage supérieur Fregat d'accomplir sa mission correctement.
En conséquence, le satellite Meridian a été placé sur une orbite plus basse que prévu. On ne sait pas, à l'heure actuelle, quel impact cela aura sur sa mission.
Mais cet incident peut aussi amener les Européens à se poser quelques questions, car la version de Soyouz utilisée pour ce vol est la même que celle qui volera en Guyane (Soyouz-2 étape 1a).
Le TsSKB-Progress, qui produit le lanceur, a d'ores et déjà annoncé que les deux premiers Soyouz « guyanais » étaient prêts et seraient expédiés prochainement à Saint-Pétersbourg, pour être ensuite embarqués vers l'Amérique du Sud.
Ces derniers mois nous avons put reconnaitre et à juste titre que le monde de l'aérospatial dans son ensemble avait prit conscience des enjeux liés à la communication avec le grand public. Si la route est aujourd'hui loin d'être achevée, un petit tour d'horizon vous est proposé avec des initiatives plutôt réussies et d'autres, un peu moins.
Le spatial européen s'adapte à la demande du grand public et à ses modes de communication.
Evidement, certains s'en tirent mieux que d'autres. Sans surprise Arianespace fait évoluer son site Web et essaye toujours un peu plus de répondre aux attentes du public notamment lorsque les campagnes de tir s'intensifient. L'ESA a de son côté mis en ligne un site Internet de mieux en mieux fourni, avec des medias de plus en plus inédits. A la traine par contre, le CNES vient de rénover son interface Web et même si elle est aujourd'hui plus agréable, elle manque encore cruellement de contenu.
Le lanceur Ariane 5 ECA L546 a décollé de la zone de lancement n°3 ce jeudi à 15h12 (heure de Paris). Il a placé en orbite ses deux précieuses charges utiles, les télescopes Herschel et Planck, un peu moins de trente minutes plus tard.
En confiant ses deux satellites au même lanceur, l'Agence Spatiale Européenne jouait gros. Le coût total des deux engins est en effet estimé à environ 1,8 milliards d'euros !
Cela dit, il n'y avait pas d'autre choix, car le lanceur Ariane 5 ECA n'étant pas doté d'étage réallumable, il ne peut pas placer ses deux charges utiles sur des orbites différentes. Ni Herschel ni Planck, qui vont rejoindre des orbites très particulières, ne pouvaient être lancés avec un satellite « classique ».
La mission d'Herschel est d'observer des zones inconnues de l'Espace dans la bande infrarouge, ce qui permettra d'amasser de nombreuses données qui aideront à la compréhension du mécanisme qui a fait naître les premières étoiles, au tout début de l'histoire de l'univers.
Au Centre Spatial Guyanais, les équipes de l'ESA, de Thales et d'Arianespace mettent la touche finale à la préparation du lanceur L546, la 44ème Ariane 5.
Le transfert vers la zone de lancement n°3 aura lieu mercredi 13 mai dans la matinée, et le lancement interviendra jeudi, à 10h12 (heure locale). Cet horaire inhabituel est imposé par les orbites que suivront les satellites.
Herschel et Planck, deux observatoires de l'Agence Spatiale Européenne, sont d'une conception totalement révolutionnaire, et montrent une fois encore le très haut niveau de compétence de l'industrie spatiale européenne.
Après avoir été largués par Ariane 5 ECA, les deux engins partiront pour le point de Lagrange n°2, autour desquels ils décriront des orbites dites de Lissajous.
Cette mission très particulière a nécessité la mise en place d'un réseau de poursuite spécial qui permettra de suivre le lanceur tout au long de sa mission, d'une durée de 28 minutes et 29 secondes.
Un reportage Euronews/ESA à voir ou à revoir en attendant le lancement des ces deux Rolls Royce européennes prévu le 14 mai.
Le 20 avril dernier, le Ministère italien de la Défense a réceptionné son nouveau satellite de télécommunications sécurisées, Sicral-1B. Equipé de transpondeurs en UHF, SHF et EHF, il sera très utile aux forces italiennes et à certains autres pays otaniens.
Le satellite a été construit en Europe par Thales Alenia Space et Telespazio, mais c'est au sommet d'un lanceur russo-ukrainien Zenit-3 qu'il a gagné sa position orbitale géostationnaire.
Le lancement était effectué dans le cadre d'un contrat avec l'opérateur Sea Launch, basé aux Etats-Unis. Le seul précédent est celui des satellites militaires allemands SAR-Lupe qui avaient été lancés par des fusées russes Cosmos-3M (cinq vols). Même les Anglais utilisent Ariane pour envoyer en orbite leurs satellites Skynet !
Arianespace ne l'a pas encore annoncé officiellement, mais la date du 14 mai prochain a été retenue pour le lancement du prochain vol d'Ariane 5 ECA.
La charge utile sera constituée des observatoires spatiaux Herschel et Planck de l'Agence Spatiale Européenne.
La nature de ces satellites a rendu cette campagne particulièrement tumultueuse, ce qui représente un véritable challenge pour les équipes impliquées, qu'elles soient du CNES, d'Arianespace, de Thales Alenia Space ou d'Astrium.
En revanche, le dernier report était dû à un problème avec le lanceur, qui a nécessité le remplacement de sept pièces identiques qui ont dû être produites spécialement pour l'occasion.
On ne connaît pas encore la date du vol suivant, V189, qui va probablement être décalé suite aux retards de V188.
Arianespace vient d'annoncer que le prochain vol d‘Ariane 5 ECA, qui emmènera les satellites Herschel et Planck de l'Agence Spatiale Européenne, a été repoussé à une date indéterminée.
On ne sait pas, à l'heure actuelle, si le problème est lié à l'incident survenu sur la coiffe la semaine dernière. Le décollage devait initialement avoir lieu le 6 mai.
L'incident nécessite le remplacement d'une pièce impliquée dans le guidage du lanceur. Sept exemplaires sont présents à bord.
Cette pièce ne pouvant être produite à une cadence supérieure à une par jour, les équipes tablent sur un lancement au mieux le 13 mai 2009 en fin de matinée (aux alentours de 10h00, heure de Kourou).
Le vol suivant, V189, avec le satellite TerreStar-1, sera du coup probablement décalé. La nouvelle date de lancement de V188 devrait être annoncée officiellement vendredi prochain, 24 avril.
L'activité se poursuit au Centre Spatial Guyanais, où pas moins de trois Ariane 5ECA sont en préparation.
Vol 188 : Herschel et Planck
La semaine dernière, le télescope Herschel de l'ESA a été transféré du bâtiment S1, situé non loin de l'entrée du CSG, vers le bâtiment S5 (à mi chemin entre le Centre technique et les Ensemble de Lancement Ariane) pour y être rempli en ergols.
La semaine prochaine, ce sera au tour de Planck. Les deux satellites pourront alors être transférés dans les containers CCU vers le Bâtiment d'Assemblage Final (BAF) pour être intégrés au lanceur L546.
Justement, les équipes d'Arianespace ont rencontré un incident technique dans le BAF. Au cours de la journée du 16 avril, la coiffe de L546 a été endommagée. On ne sait pas, à l'heure actuelle, quelle est l'étendue des dégâts, ni s'ils engendreront un nouveau report de tir.
La semaine dernière, la flotte du groupe Eutelsat s'est enorgueillie d'un nouveau satellite, W2A. Construit par Thales Alenia Space, il viendra conforter l'opérateur européen à la troisième place du classement mondial.
Malheureusement, ce n'est pas sur une fusée européenne que W2A a gagné l'orbite géostationnaire, mais au sommet d'un lanceur russe Proton-M d'ILS, qui a pu récemment baisser ses prix grâce au cours avantageux du rouble.
Ce n'est pas la première fois qu'un opérateur européen s'adresse à la concurrence pour lancer un satellite, et ce genre de décisions peut se justifier par la volonté d'avoir une certaine redondance dans les moyens de lancement, pour des raisons de planning ou alors peut-être justifiée dans le cas d'opérateurs aux moyens limités qui cherchent à limiter les coûts au maximum.
De toute façon, sur un marché libéralisé, on ne peut pas reprocher à une société privée - qu'elle soit ou non de droit français - de commercer avec une autre société privée.
Mais on conçoit également que les circonstances géopolitiques de notre temps doivent fixer certaines limites à ce libéralisme. Or, ces limites, Eutelsat vient de les franchir.