On vient de l'apprendre : le satellite W2M d'Eutelsat a subit une très grave avarie et sa mission est terminée. Il avait été lancé il y a à peine plus d'un mois, le 20 décembre dernier, par le Vol 186 d'Ariane 5 et était en train de rejoindre sa position définitive à 16°E sur l'orbite géostationnaire.
Cet accident aura d'importantes conséquences pour l'opérateur Eutelsat. W2M devait remplacer W2, qui a été lancé en 1998 par le Vol 111 d'Ariane 4 et qui arrive donc en fin de vie. Ce sera finalement W3B, dont la mise en orbite est prévue l'année prochaine, qui assurera cette mission. Ce satellite devait initialement être positionné à 7°E.
W2M a été développé conjointement par Astrium et Antrix, la filiale commerciale de l'agence spatiale indienne (ISRO). Il a été vanté comme un exemple de coopération franco-indienne. Antrix était responsable de la plate-forme, tandis qu'Astrium assurait la gestion générale du projet et la fourniture de la charge utile.
Le 14 mai 2007 la Chine mettait en orbite un satellite pour le compte du Nigeria. Retour sur un évènement largement relayé dans la presse africaine et chinoise et qui montre que le marché des lanceurs est surtout politique et influence.
Le satellite de télécommunications , conçu et fabriqué par la Chine pour le Nigeria a était lancé depuis la base de lancement de Xichang à bord d'une fusée porteuse Longue Marche 3B, également de fabrication chinoise. La Chine effectue donc un lancement commercial pour le compte d’une puissance étrangère avec pour la première fois du matériel uniquement de fabrication chinoise. La conquête spatiale chinoise passa alors à la vitesse supérieure avec notamment la sortie dans l’espace du premier chinois l’année dernière.
Quand on débarque en Guyane française on pourrait croire que la seule menace pour la fusée Ariane V viendrait de la forêt. Fière au milieu d’un territoire couvert à 90% par une végétation dense et riche, le lanceur européen est en fait au centre des convoitises mondiales. Conscientes de ces enjeux, les autorités locales ont mit en place un dispositif musclé pour palier à tout problème. Une organisation renforcée lors du processus de lancement mais toujours en éveil.
Depuis le discours du président Nicolas Sarkozy à Kourou le 11.02.2008 et l’actualisation du "Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale", l’espace est redevenu une priorité affichée pour la France en matière de défense et de renseignement. L’espace redevient ainsi une activité stratégique majeure alors qu’elle souffrait depuis quelques temps déjà d’un manque d’intérêt de la part de la haute fonction publique. Or, qui dit activité stratégique dit dispositif de sécurité maximal. Nous verrons que pour une fois la France se donne les moyens de limiter les risques sous-jacents à l’activité d’Ariane.
Jean-Yves Le Gall l'a dit lors de sa conférence de presse de début d'année : le prix d'Ariane 5 ECA sur le marché commercial se situe actuellement aux alentours de 160M€. S'il y a plusieurs clients sur un lancement, ce qui est presque toujours le cas, ils se répartissent cette somme au prorata de la masse de leurs satellites respectifs.
C'est une très bonne performance, car pour deux satellites de masses équivalentes cela revient à environ 80M€ chacun. Or, toujours selon le PDG d'Arianespace, "on ne trouve pas de lancement à moins de 100 millions de dollars".
C'est bien, mais ce n'est pas suffisant !
Les lanceurs utilisés actuellement ont été commandé en mai 2004 dans le cadre du lot PA, qui comportait vingt-cinq AR5ECA et cinq AR5ES (réservées aux ATV). En janvier 2009, il ne reste plus que quatorze lanceurs, c'est à dire de quoi tenir jusqu'à la fin 2010.
La nouvelle est tombée hier matin : Mitsubishi Heavy Industries (MHI) a signé son premier contrat de lancement d'un satellite commercial !
Le lanceur japonais H-IIA a d'ores et déjà effectué 14 vols, dont un échec, mais à chaque fois pour placer en orbite des satellites gouvernementaux nippons, qu'ils soient civils ou militaires.
Mais MHI a toujours voulu commercialiser son lanceur, dont la version la plus puissante lancée à ce jour peut emporter environ 6 tonnes en orbite de transfert géostationnaire, soit un peu moins que la plus petite version d'Ariane 5.
Au Centre Spatial Guyanais, les équipes d'EADS Astrium sont à pied d'œuvre. L'EPC du lanceur L545 était arrivé à bord du MN Colibri dans la dernière semaine d'octobre, et il avait été déstocké et redressé dans le BIL.
Là, il avait été rejoint début novembre par les EAP 1 et 2 qui ont été accrochés sur ses flancs. Le dernier événement en date est la livraison, jeudi dernier, du plus gros des satellites embarqués sur ce vol : Hot Bird 10. Similaire au Hot Bird 9 lancé il y a quelques semaines, il a été construit par Astrium pour le compte d'Eutelsat. C'est lui qui sera en position haute lors du lancement.
Sous la SYLDA se trouvera le petit NSS-9, construit par Orbital pour la SES. Il devait à l'origine être lancé sur le Vol 186, mais avait été débarqué suite à un différent entre son propriétaire et Arianespace.
Le PDG d’Arianespace a tenu mardi sa traditionnelle conférence de presse de début d’année. A cette occasion il a pu dresser le bilan de l’année écoulée et dévoiler les objectifs pour 2009.
La société est toujours le n°1 mondial des services de lancement. Six vols ont été effectués pour mettre en orbite le vaisseau ATV-1 et dix satellites commerciaux géostationnaires. En comparaison, Sea Launch et ILS ont lancé six satellites chacun.
Par ailleurs, Arianespace a remporté 13 des 18 contrats de l’année, soit plus de 72%. Le chiffre d’affaire de 2008 se monte à 950 M€, soit 10 M€ de plus que l’année précédente (+ 1%).
Le Government Accountability Office, équivalent de notre Cour des Comptes, vient de publier un rapport soulignant les résultats décevants du programme national EELV.
Au début des années 1990, l’Administration Clinton s’était rendu compte que la flotte des lanceurs existants était plus que vieillissante. Principalement constituée des Delta 2, Atlas II ou autres Titan IV, elle ne serait pas à même de fournir éternellement un accès indépendant et fiable à l’orbite terrestre.
Un vaste programme, baptisé Evolved Expendable Launch Vehicle, ou EELV, a alors été lancé. Il visait à financer le développement d’un ou plusieurs lanceurs de nouvelle génération, qui serait utilisé principalement par les militaires, mais aussi par la NASA ou la NOAA.
Les deux principaux industriels du secteur spatial d’outre-Atlantique ont apporté chacun leur réponse. Alors que Boeing a mis au point sa Delta IV, Lockheed Martin a présenté l’Atlas V (propulsée par un moteur russe).
Au départ, tous deux étaient également proposés sur le marché commercial, ce qui leur avait valu le sobriquet de Ariane’s killers. Mais ils se sont révélés incapables de concurrencer efficacement le lanceur européen, et ils sont maintenant réservés à un usage gouvernemental.
Le 42ème vol d’Ariane 5 s’est parfaitement déroulé dans la nuit de samedi à dimanche. Le lanceur L543 a décollé de la Zone de Lancement n°3 à 23h35 (heure de Paris) et environ une demi-heure plus tard il a placé en orbite de transfert géostationnaire les satellites Hot Bird 9 et W2M.
Le départ devait initialement avoir lieu à 22h51, mais la chronologie a été interrompue seulement 10 secondes avant le top final en raison d’une mauvaise mesure de pression sur l’une des canalisations qui alimentent l’EPC en hydrogène liquide.
La séquence synchronisée est repartie à 23h28 et elle s’est déroulée cette fois sans incident. Il s’agit du 28ème succès consécutif pour le lanceur européen, ce qui a été salué de manière sympathique mais peu conventionnelle dans un discours du PDG d’Eutelsat, Giuliano Berretta.
Le lanceur L543 a été emmené hier, samedi 19 décembre, dans la Zone de Lancement n°3. La sphère hélium a ensuite été remplie et la chronologie a débuté. Il s'agira du sixième et dernier tir de l'année.
Elle aboutira à un lancement ce soir, dimanche 20 décembre, à 22h51 heure de Paris. La fenêtre de tir se terminera à 23h50.
Les satellites Hot Bird 9 et W2M appartiennent tous les deux à Eutelsat. Le premier a été construit par Astrium, et le second par un consortium commun à Astrium et à l’ISRO.